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Selon l'agence fédérale du logement, les prix des maisons et les ventes enregistreront des baisses d'une année à l'autre et laisseront le pays avec un prix annuel moyen inférieur à celui de 2022.
Le prix moyen des maisons ne reculera pas jusqu'à ses niveaux prépandémiques cette année, puisqu'il devrait bientôt mettre fin à sa récente glissade et se stabiliser à un creux, a indiqué jeudi la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
Dans ses perspectives publiées jeudi, l'agence fédérale du logement a prédit que les prix des maisons et les ventes enregistreraient des baisses d'une année à l'autre et laisseraient le pays avec un prix annuel moyen inférieur à celui de 2022.
L'économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan, a précisé que les prix moyens des maisons, qui affichaient une baisse de 14% en mars par rapport au même mois l'an dernier, `se stabilisaient'.
«Une faible offre d'inscriptions signifie que les prix devraient commencer à augmenter à mesure que les ventes reprennent», a indiqué M. Dugan lors d'une conférence de presse, notant qu'une telle activité avait déjà lieu à Toronto et à Vancouver.
«Nous prévoyons, en fait, que les prix moyens augmenteront d'environ 7,9 % au Canada en 2024 et d'environ 7,5 % en 2025.»
Si les prédictions de périodes de croissance économique négative alimentée par des taux d'intérêt plus élevés et l'incertitude économique se matérialisaient en 2023, les prévisions de base de la SCHL visent un prix moyen des maisons de 643 325 $ cette année, comparativement à 703 875 $ en 2022. Dans ce scénario, la SCHL s'attend à ce que le prix moyen avance jusqu'à 694 196 $ l'an prochain et à 746 410 $ en 2025.
Le nombre de ventes devrait s'élever à 423 128 cette année, puis passer à 473 357 l'année prochaine et à 505 215 en 2025. Les ventes se sont dénombrées à 498 269 en 2022.
Cependant, les «vulnérabilités de l'économie», notamment les niveaux élevés d'endettement des ménages, ont poussé la SCHL à envisager également un autre scénario, dans lequel le Canada ferait face à une plus longue période d'inflation et de taux d'intérêt élevés.
Dans ce scénario, le prix moyen pour 2023 serait de 637 829 $, puis passerait à 664 600 $ l'an prochain et à 708 391 $ en 2025. Les ventes passeraient de 393 005 cette année à 397 734 en 2024 et à 425 620 en 2025.
Malgré tout, les baisses n'atténueront pas une grande partie de la vigueur du marché parce que la SCHL prévoit pour 2023 une baisse plus importante des mises en chantier, une mesure des nouvelles constructions de logement et un indicateur clé de la façon dont le Canada gère les écarts dans l'offre, que celle enregistrée entre 2020 et 2022.
Les prévisions de base de la SCHL font état de 211 917 mises en chantier cette année, suivies de 223 783 en 2024 et de 235 347 en 2025.
Le scénario alternatif verrait plutôt 176 890 mises en chantier cette année, 197 551 l'année prochaine et 230 865 en 2025.
«Il s'agit d'une révision à la baisse par rapport à nos prévisions précédentes et c'est alarmant étant donné le besoin de voir une meilleure offre de logements afin d'améliorer l'abordabilité», a fait valoir M. Dugan.
À titre de comparaison, les mises en chantier ont totalisé 217 880 unités en 2020, 271 198 unités en 2021 et 261 849 unités l'an dernier.
La SCHL estimait auparavant qu'environ deux millions de nouvelles maisons seraient construites entre 2023 et 2030 et qu'il faudrait construire 3,5 millions de maisons supplémentaires pour rétablir l'abordabilité des logements au Canada.
«En d'autres termes, nous avons besoin d'un niveau de mises en chantier beaucoup plus élevé que ce qui est actuellement prévu si nous voulons que l'abordabilité s'améliore», a expliqué M. Dugan.
Il prévoit une certaine reprise des mises en chantier en 2024 et 2025, mais s'attend à ce que les pénuries d'approvisionnement sur les marchés du logement les plus chers et les plus limités au Canada, notamment à Vancouver et à Toronto, s'aggravent.
L'abordabilité des loyers sera également mise à rude épreuve alors que la demande dépasse l'offre locative, puisque les hausses des taux d'intérêt ont miné le pouvoir d'emprunt et freiné les intentions d'achat.
«Si l'offre de logements n'augmente pas de façon spectaculaire, l'abordabilité pourrait continuer à se détériorer dans les années à venir», a déclaré M. Dugan.