La Coupe du monde 2026 de la FIFA accueillera des matchs dans tout le Canada, les États-Unis et le Mexique, mais avec les tensions élevées entre les pays dans le cadre de la nouvelle administration de Donald Trump, certains se demandent comment une célébration internationale de l'esprit sportif peut venir sur un continent montrant de tels signes de fracture.
Débutant dans un an à Mexico, le Mondial de soccer accueillera des équipes pour plus de 100 matchs à travers 16 villes nord-américaines, dont Toronto et Vancouver.
Ce texte est une traduction d’un contenu de CTV News.
Mais l'idée d'une FIFA pan-nord-américaine a pris une teinte gênante depuis l'élection du président américain Donald Trump, dont le deuxième mandat à la Maison-Blanche a montré une hostilité renouvelée à l'égard des gouvernements étrangers.
Pour Andrew Zimbalist, professeur émérite d'économie au Smith College, dans le Massachusetts, la question est de savoir si la controverse publique aura un impact réel et mesurable. Après tout, le boycottage des grands événements sportifs n'est pas un concept nouveau, note-t-il.
En 1980, une coalition de plus de 60 nations, menée par le président américain de l'époque, Jimmy Carter, a boycotté les Jeux olympiques de Moscou pour protester contre l'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique. En 1984, les pays du bloc de l'Est ont à leur tour boycotté les Jeux de Los Angeles.
Mais ces déclarations politiques n'ont pas eu de conséquences majeures, a-t-il rapporté lors d'une entrevue accordée mercredi à CTV Your Morning.
«Le boycottage soviétique de 1984 n'a eu pratiquement aucun impact économique sur Los Angeles», a-t-il déclaré. «En 1980, l'Union soviétique n'a pas retiré ses troupes d'Afghanistan, donc [ce boycottage] n'a pas atteint son objectif.»
Le dégoût pour l'administration Trump pourrait pousser certains à ne pas participer au tournoi de l'année prochaine, mais M. Zimbalist dit qu'il ne s'attend pas à «beaucoup d'impact».
L'industrie touristique américaine a connu des baisses notables dans les mois qui ont suivi l'entrée en fonction de Trump, avec le passage de la frontière canadienne en particulier qui a chuté dans la première moitié de 2025. Le Conference Board du Canada a d’ailleurs décrit la guerre commerciale américaine comme un «gain potentiel de 8,8 milliards de dollars pour le tourisme canadien.»
Mais sur ce front également, M. Zimbalist n'est pas convaincu que la Coupe du monde subira les conséquences de cette tendance.
«Je m'attends à ce que certaines personnes décident de ne pas se rendre aux États-Unis, mais encore une fois, d'après ce que je peux prévoir, leur nombre sera faible dans l'ensemble.»
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En ce qui concerne les voyageurs qui choisissent une option plus acceptable au nord de la frontière, M. Zimbalist dit qu'il «souhaite le meilleur au Canada», mais qu'il «espère que les choses ne deviendront pas trop incontrôlables aux États-Unis».
Alors que les protestations contre les politiques de Trump n'ont cessé d’augmenter, et avec le spectacle mondial d'une coupe du monde, M. Zimbalist dit que le tournoi pourrait accueillir non seulement des athlètes et des fans, mais aussi de nouvelles manifestations politiques.
«Il est certain que les manifestants qui voient une occasion d'exprimer leurs revendications et d'être vus par le monde sont plus susceptibles de s'engager dans une protestation politique», a-t-il indiqué.
«Indépendamment de la motivation d'être sur la scène internationale, la situation politique et sociale aux États-Unis devient très grave», ajoute-t-il.


