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«Le processus est en cours, mais je ne peux pas commenter chaque nom potentiel.»
Le Parti québécois (PQ) lancera dès jeudi sa campagne pour ravir le siège de Terrebonne, à la suite de la démission du ministre caquiste Pierre Fitzgibbon mardi: le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon voit dans cette complémentaire un «baromètre» pour l'élection générale de 2026.
Le caucus des quatre élus péquistes qui devait se réunir à Rouyn-Noranda mercredi et jeudi pour préparer la rentrée parlementaire a décidé de déplacer sa conférence de presse finale plutôt à Terrebonne jeudi.
Un rassemblement de partisans est même prévu jeudi soir dans cette circonscription de Lanaudière et le chef péquiste a invité la population à venir à sa rencontre.
Le PQ veut ainsi prendre de court les autres formations politiques et entreprendre la campagne avant même le déclenchement officiel de l'élection complémentaire.
Selon la loi, le premier ministre a six mois pour la déclencher une fois que le siège est laissé vacant.
«On a le goût de marquer le coup, dès demain (jeudi) on travaille dans une (élection) partielle confirmée, dès demain on est proche des gens, à leur écoute», a lancé M. St-Pierre Plamondon en conférence de presse mercredi après-midi, au centre des congrès de Rouyn-Noranda.
Avant l'élection du caquiste Pierre Fitzgibbon en 2018, Terrebonne avait pratiquement toujours été une circonscription remportée par le Parti québécois (PQ), sauf une exception de la défunte ADQ en 2007.
Le chef indépendantiste n'a pas caché mardi et mercredi qu'il fonde beaucoup d'espoir sur cette élection.
«On a un attachement et une tradition dans ce comté-là, (...) on a des racines significatives», a-t-il poursuivi.
Cette élection, «c'est un baromètre pour 2026, il y a des limites aux sondages, (...) moi je crois à la démocratie, les votes ont une plus grande valeur que les sondages».
Mardi, le chef péquiste voyait un «beau défi» dans ce scrutin où il n'évoque que la CAQ comme adversaire.
Mercredi, il y voyait un test pour sa formation, et un autre «point tournant», comme la complémentaire de Jean-Talon en 2023, où son parti a fait élire Pascal Paradis.
«Il y en a toujours des tests (en politique), c'est un test perpétuel», a-t-il commenté.
Point tournant ou non, le gain dans Jean-Talon a donné un élan au PQ dans les sondages et en matière de financement. Pour 2023 au complet, le parti avait recueilli plus de 800 000 $ en dons, et après seulement huit mois cette année, il a déjà récolté 760 000 $.
Terrebonne demeure une lutte inégale selon M. St-Pierre Plamondon, entre un parti qui a 87 députés avec toutes les ressources du gouvernement et un autre qui forme la troisième opposition et qui a la force de ses militants.
«On donne sans compter, on a une force militante, et nous, on n'a pas d'enjeu de motivation», a-t-il affirmé, une boutade en réponse à M. Fitzgibbon dont la motivation était vacillante selon ses propres aveux.
Il demande au premier ministre François Legault de déclencher l'élection complémentaire le plus tôt possible, pour qu'au moins, le gouvernement minimise les conséquences de la démission de l'un de ses ministres en cours de mandat.
En mêlée de presse mercredi matin, il a confirmé qu'il y avait plusieurs aspirants souhaitant porter la bannière péquiste lors de la prochaine élection complémentaire.
Mais son vœu est d'ajouter une femme à son caucus exclusivement masculin composé de quatre députés.
«Mon souhait, c'est d'avoir une femme, mais il demeure qu'il y a un processus, il y a un paquet de critères, je ne veux simplement pas spéculer», a-t-il déclaré.
Il ne s'est donc pas avancé sur des noms ou le nombre de candidats potentiels intéressés.
C'est la commission des candidatures qui évalue chaque candidat potentiel à l'investiture et si une assemblée d'investiture est faisable dans le délai de la complémentaire. Il n'a pas le dernier mot pour le choix du candidat.
«Ce sont les instances qui ont le dernier mot, je suis chef et dans les statuts, mon mandat est de donner une direction au Parti québécois, dans le respect des instances.»
Il y a un an, M. St-Pierre Plamondon avait dû défendre son choix de candidat dans la complémentaire de Jean-Talon, Pascal Paradis, qui avait enlevé la circonscription à la Coalition avenir Québec (CAQ), mais qui ajoutait un autre homme dans un caucus déjà entièrement masculin.
Le chef péquiste a déploré qu'il s'agisse d'une troisième démission en à peine plus d'un an à la CAQ, après la députée de Jean-Talon, Joëlle Boutin, en juillet 2023, et le député d'Arthabaska, Éric Lefebvre, en avril dernier, qui est devenu indépendant.
«Qu'est-ce que ça dit sur ce gouvernement qui ne parvient pas à motiver ses éléments-clés? Est-ce que d'autres personnes vont prendre la même décision? Est-ce que ce n'est pas le symptôme d'un gouvernement en fin de régime, dépassé dans plusieurs dossiers?»