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Il s'agit d'une forte augmentation par rapport à 2023, alors que 59% des dirigeants partageaient cet avis.
La proportion de dirigeants d'entreprise canadiens qui s'inquiètent des changements climatiques a augmenté de façon spectaculaire cette année, selon un nouveau rapport.
Sur les 129 dirigeants canadiens interrogés par Deloitte pour son rapport 2024 sur la durabilité des entreprises, 85% ont déclaré qu'ils «s'inquiètent tout le temps ou la plupart du temps» des changements climatiques.
Il s'agit d'une forte augmentation par rapport à 2023, alors que 59 % des dirigeants partageaient cet avis.
Le plus récent sondage de Deloitte montre que de nombreux cadres dirigeants canadiens se sentent personnellement touchés par les changements climatiques. Quelque 54 % des personnes interrogées ont affirmé avoir été touchées par des inondations au cours de la dernière année, tandis que 47 % ont déclaré avoir connu une chaleur extrême et 33 % ont déclaré avoir été touchées par des feux de forêt ou de la fumée de feux de forêt.
«Ce qui ressort du sondage, c'est le sentiment que les cadres dirigeants ont été personnellement touchés par un certain nombre de catastrophes liées au climat», a déclaré Daniel Rowe, associé directeur du développement durable chez Deloitte.
«Comme les cadres dirigeants subissent plus directement ces impacts dans leur vie, je pense que cela se traduit peut-être par le fait que ce soit une priorité pour eux.»
Les résultats coïncident avec ce qui sera probablement l'année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, après un été de températures caniculaires à l'échelle mondiale.
Au Canada, le secteur de l'assurance a déjà déclaré que 2024 serait l'année la plus coûteuse de l'histoire en termes de catastrophes météorologiques. Les inondations causées par les tempêtes à Toronto et dans le sud de l'Ontario, les feux de forêt à Jasper, en Alberta, et une violente tempête de grêle à Calgary comptent parmi les événements météorologiques extrêmes survenus cette année.
Selon Deloitte, 78 % des cadres dirigeants canadiens s'attendent à un impact «élevé ou très élevé» des changements climatiques sur leurs stratégies et leurs activités au cours des trois prochaines années, contre 70 % des répondants à l'échelle mondiale.
Au Canada, une majorité des dirigeants ont affirmé que leurs entreprises sont déjà touchées par les changements climatiques de nombreuses façons, notamment par des coûts d'assurance plus élevés et un manque de disponibilité d'assurance, les coûts de l'atténuation des changements climatiques ainsi que la rareté et le coût des ressources.
Mais les cadres canadiens ont également fait état d'un niveau élevé d'optimisme quant à la capacité du monde à prendre des mesures suffisantes pour éviter les pires impacts du changement climatique, 92 % des répondants se sentant «assez ou extrêmement optimistes».
Le rapport montre que les entreprises continuent d'augmenter leurs dépenses en matière de développement durable, qu'il s'agisse d'introduire des produits plus respectueux du climat, d'améliorer leurs opérations ou leur technologie pour devenir plus durables sur le plan environnemental, ou de transformer entièrement leur modèle d'entreprise pour répondre aux préoccupations liées aux changements climatiques.
Quelque 36 % des dirigeants canadiens interrogés ont déclaré que leurs entreprises avaient considérablement augmenté leurs investissements dans le développement durable cette année, contre 13 % en 2023.
Le rapport révèle que les organisations canadiennes subissent une pression importante de la part de diverses parties prenantes telles que les membres du conseil d'administration, les investisseurs et les régulateurs gouvernementaux pour agir sur le climat.
Mais les dirigeants ont déclaré qu'ils ressentaient moins de pression de la part de leurs clients pour agir sur les changements climatiques que les années précédentes. Seuls 39 % d'entre eux ont affirmé que leurs clients les poussaient à faire mieux en matière de développement durable, contre 58 % l'année dernière.
Certains dirigeants ont déclaré que cela était préoccupant et ont suggéré que la dynamique du marché n'était pas pleinement favorable aux investissements dans le développement durable.
Près d'un dirigeant interrogé sur cinq a également identifié la politique comme un obstacle à l'investissement dans le développement durable. C'est-à-dire que 19 % des personnes interrogées ont affirmé craindre que «prendre position» puisse aliéner un sous-ensemble de clients ou d'employés.
«Les dirigeants surveillent la dynamique politique autour du sujet et ils font attention à la position qu'ils adoptent», a affirmé M. Rowe.
«Ils surveillent le marché. (...) Il est certain que le débat sur ce sujet a été assez polarisant.»