Les négociations sont rompues entre Via Rail et le syndicat pancanadien Unifor, qui représente 2400 travailleurs dans l'ensemble du pays, notamment au Québec.
Les syndicats concernés d'Unifor, qui est affilié à la FTQ au Québec, détiennent déjà un mandat de grève. Ils pourront l'exercer à compter du 22 juin à 00h01.
«Les pourparlers en vue de la signature d'un contrat entre Unifor et Via Rail sont rompus, ouvrant la voie à un conflit ferroviaire national qui menace de perturber les services ferroviaires passagers partout au pays dans le courant du mois», a fait savoir le grand syndicat pancanadien.
La période de conciliation a pris fin le 31 mai. En vertu des règles sur la scène fédérale, il s'ensuit une «période de réflexion» à l'issue de laquelle les parties peuvent exercer leur droit de grève ou de lock-out.
Ces salariés travaillent dans les gares de Via Rail, à bord de ses trains, dans ses centres de maintenance, au Centre clientèle et dans ses bureaux administratifs.
Le syndicat Unifor affirme que beaucoup de ses membres sont aux prises avec un système de gestion des horaires désigné sous le nom de «tableaux de réserve des services à bord», qui fait qu'ils ont trop peu d'heures de travail pour dégager un revenu suffisant.
«Les travailleuses et travailleurs sont confrontés à des horaires réduits chroniques et à des salaires réduits en raison de la mauvaise gestion par l'employeur du système de tableaux. Beaucoup ne parviennent pas à gagner un salaire décent et ont du mal à honorer leurs obligations financières de base.»
Contactée, la direction de Via Rail a fait savoir que les discussions pourront tout de même continuer. «Dans le cadre du processus habituel de renouvellement des conventions collectives, les négociations se poursuivront le 17 juin, avec l'aide de conciliateurs.»
La présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, affirme que le syndicat n'a guère le choix, vu l'absence de progrès dans les pourparlers. «Nous n'avons pas pris place à la table en vue de chercher le conflit; nous sommes venus pour obtenir une entente. Mais le refus par Via Rail de prendre nos revendications au sérieux ne nous a pas laissé d'autre choix. Si l'employeur n'est pas disposé à réparer ce qui ne fonctionne pas, c'est lui qui impose ce conflit aux travailleuses et travailleurs et aux passagères et passagers.»
La direction se dit «engagée à négocier de bonne foi dans le but de conclure de nouvelles ententes et d'éviter toute interruption de service».
«Nous demeurons déterminés à négocier une entente juste et raisonnable, tout en restant concurrentiels et en continuant à offrir le service de haute qualité auquel nos clients s’attendent», a conclu la direction du transporteur ferroviaire.

