La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, affirme que les discussions de Donald Trump avec la Russie et l’Ukraine pourraient permettre à Ottawa et à ses pairs de mettre en œuvre des plans pour assurer l’avenir de Kyiv.
«Il existe désormais une opportunité de mettre fin à la guerre illégale de la Russie en Ukraine», a déclaré la ministre Anand mardi, lors d'une conférence de presse près d'Helsinki.
Mme Anand a indiqué que le Canada et ses alliés discutent de «garanties de sécurité stables» pour l’Ukraine depuis au moins le sommet de l'alliance militaire de l'OTAN en juillet 2023.
L'automne dernier, ces échanges ont évolué pour devenir la «Coalition des volontaires», un groupe de pays qui a proposé de contribuer au financement ou à la dotation en personnel d’une force de maintien de la paix sur le territoire ukrainien, comprenant la plupart des pays européens et d’autres nations, comme le Canada, le Japon et l’Australie.
«Le travail qu'accomplit actuellement la Coalition des volontaires est absolument fondamental pour ajouter la structure autour des garanties de sécurité, en particulier les obligations auxquelles chaque pays devra adhérer.»
L'objectif est d'aider l'Ukraine à préserver sa souveraineté et à prévenir de nouvelles incursions russes, après que l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014 ait déclenché la guerre, suivie par l'invasion à grande échelle de février 2022.
La question des garanties de sécurité a occupé une place importante lundi lorsque le président américain Donald Trump a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens à la Maison-Blanche, quelques jours après la rencontre entre M. Trump et le président russe Vladimir Poutine en Alaska.
Le premier ministre Mark Carney a participé mardi matin à une conférence téléphonique virtuelle avec la coalition pour discuter de la réunion de lundi, selon le compte rendu du Canada.
«Les dirigeants ont salué l’ouverture des États-Unis à offrir des garanties de sécurité afin de favoriser la paix et la sécurité à long terme en Ukraine et en Europe», a écrit le bureau de M. Carney.
«Cette façon de faire concorde avec le principe selon lequel il ne faut prendre aucune décision concernant l’Ukraine sans l’Ukraine ni aucune décision concernant l’Europe sans l’Europe.»
La porte-parole de M. Carney, Audrey Champoux, a indiqué que «le Canada est automatiquement invité aux appels de la Coalition des volontaires en tant que membre». Et ce, malgré le fait que ses appels avec la coalition n'aient pas été publiés dans les itinéraires de M. Carney ni confirmés d'avance aux médias.
Mme Champoux a également noté que l'absence du Canada à la réunion de vendredi – accueillant des pays qui n'ont pas autant aidé l'Ukraine que le Canada, comme la France et l'Italie – s'explique par le fait que la réunion «était réservée aux dirigeants européens».
Fen Hampson, professeur principal d'affaires internationales à l'Université Carleton, a déclaré lundi que l'absence «remarquée» du Canada était probablement due à l'«aversion particulière» de M. Trump pour le Canada.
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a précisé mardi que le président Trump n'enverrait pas de soldats américains sur le terrain, mais que les États-Unis étaient ouverts à une coordination de la sécurité en Ukraine et pourraient fournir un soutien aérien.
«Les deux parties devront se retirer un peu mécontentes», a prévenu Mme Leavitt à propos des négociations.
«Il s'est moqué de l'idée avancée par d'autres selon laquelle nous devrions attendre un mois de plus avant toute rencontre. Le président veut agir et mettre fin à cette guerre le plus rapidement possible.»
M. Trump a déclaré lundi qu'il faisait pression pour des pourparlers à trois entre M. Zelensky, Vladimir Poutine et lui-même. Après s'être entretenu avec le dirigeant russe plus tard dans la journée, il a finalement affirmé qu'il organisait d'abord un face-à-face entre MM. Zelensky et Poutine, et que des pourparlers à trois suivraient si nécessaire.
«C'est une idée qui a émergé au cours des conversations du président avec le président Poutine, le président Zelensky et les dirigeants européens hier», a noté Mme Leavitt. Le Kremlin n'a pas encore indiqué si Vladimir Poutine avait donné son accord pour des négociations directes, mais Mme Leavitt a assuré mardi que le dirigeant russe avait promis à M. Trump de rencontrer directement le dirigeant ukrainien.
— Avec des informations de l'Associated Press
