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Des centaines de milliers de personnes étaient rassemblées dans les rues de quatre mètres de large. Des témoins ont dit avoir été incapables de bouger ni même de respirer à travers les milliers de fêtards.
Les autorités sud-coréennes ont admis lundi, n’avoir reçu aucune directive spécifique afin d’assurer la gestion des énormes foules pour les festivités d’Halloween qui ont fait 154 victimes dans la bousculade mortelle de samedi soir.
C’était la première fois en deux ans de pandémie que les célébrations de la fête d’Halloween étaient de retour à Séoul. La bousculade a eu lieu dans les étroites ruelles du populaire quartier nocturne d’Itaewon. Des centaines de milliers de personnes étaient rassemblées dans les rues de quatre mètres de large. Des témoins ont dit avoir été incapables de bouger ni même de respirer à travers les milliers de fêtards.
Les policiers ont compilé les détails sur les morts et les blessés dans des centres d'information disposés pour les familles, tandis que les parents à l’étranger prennent des dispositions pour leurs enfants décédés durant ce bouleversement. Selon les pompiers présents sur place, l’accident a causé la mort de 26 personnes qui venait d’ailleurs, en tout le décompte des victimes est de 99 femmes et 55 hommes. Et sur les 154 morts, 102 personnes étaient dans la vingtaine et une douzaine était des adolescents.
La journée de dimanche s’est alors vite transformée en deuil national pour le pays qui considère cet évènement comme l’une des pires catastrophes de son histoire. Pour l’occasion, le gouvernement a érigé des autels commémoratifs officiels lundi dans le centre de Séoul, où beaucoup sont venues rendre hommage aux victimes. Plusieurs personnes étaient en larmes et beaucoup tenaient des fleurs blanches devant l'autel pour présenter leurs condoléances aux familles.
Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol avec son épouse, Kim Keon-hee, ainsi que plusieurs hauts responsables, dont le premier ministre et le maire de Séoul se sont également réunis avec les personnes endeuillées.
Sur la photo, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et son épouse Kim Keon Hee rendent un hommage silencieux aux victimes. Crédit photo : Ahn Jung-hwan | The Associated Press
L'entrée de la station de métro située près où l’accident s’est produit a été ornée de fleurs et d'offrandes afin de rendre hommage aux victimes.
Crédit photo : Lee Jin-man | The Associated Press
Dans le deuil, plusieurs questions se sont posées sur le manque apparent de contrôle policier et sur les lacunes de gestion de la part du gouvernement sud-coréen.
Une survivante qui est à Séoul en échange étudiant, Anne-Lou Chevalier, âgé de 22 ans, a raconté à CNN «qu'elle s'était évanouie dans la foule après avoir été "écrasée" par d'autres fêtards. "À un moment donné, je n'avais plus d'air, et nous étions tellement écrasés par d'autres personnes que je ne pouvais plus respirer du tout. Alors, je me suis évanouie"», a-t-elle déclaré.
Plusieurs témoins et survivants ont d’ailleurs dit avoir vu très peu ou pas de policiers dans la zone avant que la situation ne se détériore.
Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité a déclaré dimanche matin qu’il n’y avait pas beaucoup de corps policier parce que la foule ne semblait pas être exceptionnellement nombreuse. Il dit avoir commandé un niveau «normal» de personnel de sécurité à Itaewon. C’est dans un autre quartier de la ville qu’il y a avait un «nombre considérable de policiers» puisqu’il y avait des protestations d’attendues.
«Il n'existe actuellement aucun manuel de préparation distinct pour une telle situation où il n'y a pas d'organisateur et où l'on s'attend à un rassemblement de foule», a déclaré Oh Seung-jin, directeur de la division des enquêtes sur les crimes violents de l'Agence nationale de police. Il ajoute d’ailleurs que «la police a été déployée non pas pour contrôler la foule, mais pour prévenir la criminalité et empêcher "diverses activités illégales"».
Ces propos ont été soutenus par Kim Seong-ho, directeur de la division de la gestion des catastrophes et de la sécurité au ministère de l'Intérieur et de la Sécurité, qui affirme «qu'ils ne disposaient pas de "directives ou d'un manuel" pour une telle "situation sans précédent"».
La plupart des victimes étaient des jeunes qui s'étaient rendus à Itaewon samedi soir, dans l’impatience de participer aux premières célébrations d'Halloween en Corée du Sud depuis des années sans restrictions de la COVID.
Les 26 étrangers étaient originaires de pays tels que «les États-Unis, la Chine, l'Iran, la Thaïlande, le Sri Lanka, le Japon, l'Australie, la Norvège, la France, la Russie, l'Autriche, le Vietnam, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan».
En plus des centaines de morts, ce sont 149 personnes qui ont été blessées, dont 33 blessés graves, et sur ces blessés, 15 personnes venaient de l’extérieur du pays.
Les autorités travaillent d’ailleurs présentement avec les ambassades et les familles à l'étranger, afin de les aider à organiser les funérailles. D'autres noms et visages de personnes décédées risquent probablement d’apparaître au courant de la semaine, alors que le pays cherche toujours des réponses sur la façon dont une telle catastrophe a pu se produire, dans une zone connue pour être bondée durant les festivités d’Halloween.
D'après les informations d'un reportage de CNN