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Les lésions cérébrales traumatiques sont endémiques parmi les personnes vivant en situation d'itinérance, selon une étude de l'Université Simon-Fraser, en Colombie-Britannique.
La principale autrice de l'étude, Tiffany O'Connor, dit que les professionnels de la santé et les premiers intervenants devraient être formés pour dépister des symptômes de commotion cérébrale, même légers, chez ces personnes souffrant souvent de maladie mentale ou de déficience cognitive.
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L'étude a été publiée cette semaine dans la revue EClinicalMedicine-Lancet.
Plus de 400 résidents d'un quartier pauvre de Vancouver et de l'urgence d'un hôpital situé tout près ont participé pendant plus d'une année à cette étude.
Plus de 30 % des personnes interviewées de décembre 2016 à mai 2018 ont rapporté avoir subi au moins un traumatisme au cerveau au cours de cette période.
Près d'une lésion sur dix est liée à la consommation de drogue chez les personnes s'étant heurtées à la tête après une chute ou ayant été victimes d'une agression, signale Mme O'Connor.
«La consommation de drogue est omniprésente. Presque tous les participants ont rapporté des problèmes de consommation de drogue ou d'alcool. La maladie mentale était un facteur très commun. Les maladies neurologiques étaient un facteur très commun», dit celle qui a récemment obtenu un doctorat du département de psychologie de l'Université Simon-Fraser.
Plus de la moitié des participants ont raconté avoir déjà subi une lésion au cerveau ayant causé de plus graves problèmes, notamment ceux souffrant d'un handicap physique ou n'ayant pas la ressource pour se rétablir complètement, ajoute-t-elle.
L'étude indique que 45 % des lésions cérébrales sont causées par des chutes et 25 % par des agressions.
«On sait maintenant que ce sont les sans-abri qui ont la plus forte incidence de lésions cérébrales. Ils dépassent même les athlètes et les vétérans à ce chapitre», souligne Mme O'Connor.
Elle dit que son étude a été menée de façon rigoureuse, car les participants ont été informés des symptômes d'une lésion cérébrale. Ils ont aussi rencontré les chercheurs de façon régulière.
«En améliorant la méthodologie, on constate que le taux de sans-abri ayant subi une lésion cérébrale est 10 % supérieur aux études précédentes», dit Mme O'Connor.
Elle ajoute que ces découvertes ont poussé les chercheurs à fournir plus de renseignements sur les lésions cérébrales aux sans-abri afin qu'ils aillent plus souvent se faire soigner et aux établissements de soin de santé.
Trop souvent, les médecins qui soignent des sans-abri n'examinent pas la possibilité que ces derniers aient subi une lésion cérébrale.
De plus amples recherches comparatives entre les sans-abri et «les populations mieux nanties» comme les athlètes devront être menées sur le sujet des lésions cérébrales, croit Mme O'Connor.
«Des politiques ont été établies dans l'ensemble du pays pour les commotions cérébrales liées à la pratique d'un sport. C'est ce qu'on doit faire aussi pour les gens vivant dans la précarité.»