L’action de Bombardier décolle après que le fabricant de jet d’affaires a dévoilé une commande qui pourrait générer jusqu’à plus de 4 milliards $ US en revenus.
La société montréalaise en avait fait l’annonce lundi après la clôture des marchés, qui étaient fermés mardi pour la fête du Canada. Les investisseurs ont réagi favorablement à la nouvelle au retour du jour férié.
Bombardier a obtenu une commande ferme de 50 avions Challenger et Global de la part d’un nouveau client qui n’a pas été identifié. Le contrat comprend une entente de service de maintenance. Les premiers appareils devaient être livrés en 2027.
L’entente prévoit également des options d’achats de 70 avions supplémentaires.
Bombardier évalue la valeur de la commande ferme à 1,7 milliard $ US, soit 2,3 milliards $ CAN. Si toutes les options sont exercées, elle estime que le contrat pourrait générer des revenus de 4 milliards $ US, soit 5,5 milliards $ CAN.
L’analyste Tim James, de Valeurs mobilières TD, croit que les investisseurs vont avoir une opinion plus favorable de l’entreprise après l’annonce. «Une commande de cette ampleur n’est pas une chose commune dans l’industrie», a réagi l’analyste dans une note.
La commande est rassurante, car elle démontre que Bombardier n’a pas besoin d’investir afin de remplacer sa plateforme d’avions Challenger, juge l’analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
«Les Challengers remportent un succès constant auprès des opérateurs de flotte, malgré leur âge, a constaté l’analyste. Ils ont une bonne réputation dans l’industrie en tant qu’appareils fiables avec une bonne valeur de revente.
«Ça renforce notre impression que Bombardier n’a pas besoin, à moyen terme, de relancer une nouvelle série d’appareils de taille moyenne en retournant à la case départ», a ajouté M. Poirier.
En plus des appareils, l’analyste de Desjardins Marché des capitaux a souligné l’importance du volet entretien de la commande. «L’entente de service permettra de profiter de son offre de services après-vente, dès le premier jour, ce qui procure une grande visibilité, de bonnes marges et des revenus récurrents.»
Un bon présage
La commande confirmerait que Bombardier poursuit son ascension, malgré de récentes turbulences provoquées par la rhétorique commerciale du président américain, Donald Trump, estime l’analyste Konark Gupta, de Banque Scotia.
«Les activités se sont normalisées et le bruit entourant les droits de douane s’est apaisé, ce qui est évident avec cette commande», a écrit l’analyste.
La guerre commerciale avait soulevé des inquiétudes quant à la demande et la chaîne d’approvisionnement.
Le président et chef de la direction, Éric Martel, avait reconnu que la demande avait ralenti au cours de l’hiver en raison de l’incertitude économique, lors de la présentation des résultats du premier trimestre au début du mois de mai. Il avait mentionné que les choses étaient revenues à la normale par la suite.
«Durant deux à quatre semaines, il y a eu une petite pause et nous avons perdu un peu de notre lancée, mais c’est revenu», avait déclaré le PDG.
Pour le moment, les avions de Bombardier sont épargnés en vertu de l’accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.
D’autres éléments jouent en faveur de l’entreprise, selon l’analyste de Banque Scotia, qui a bonifié sa recommandation à «surperformance».
M. Gupta a souligné que le secteur de la défense est sur une bonne lancée, comme le démontre l’annonce récente d’une commande de deux avions Global 6500 par Saab. «Nous croyons que l’entente du Canada avec l’OTAN qui prévoit des dépenses militaires de 5 % du PIB d’ici 2035 devrait aider Bombardier à atteindre ses objectifs.»
La direction accorde un effort «sans relâche» à son désendettement, a enchaîné l’analyste de Banque Scotia. Il souligne que Standard & Poor's a récemment relevé sa note sur la dette de la société.
À BB-, la note de Bombardier est toujours considérée comme spéculative, mais M. Gupta croit que la société pourrait «potentiellement» obtenir une note élevée d’ici 2027.
La commande donne une plus grande visibilité sur les flux de trésorerie de Bombardier à moyen terme, a réagi l’analyste James McGarragle, de RBC Marchés des capitaux. «L’annonce renforce notre conviction que l’entreprise sera capable d’atteindre le haut de sa fourchette de prévision d’entre 500 millions $ US et 800 millions $ US en flux de trésorerie en 2025 et sur le maintien de bons flux de trésorerie au-delà de 2025.»
L’action de Bombardier prend 25,35 $, ou 21,37 %, à 143,99 $ à la fin de la séance à la Bourse de Toronto.

