Les ingénieurs de l'État viennent d'amorcer une «grève du temps supplémentaire»; ils refusent de travailler après 17h30, ainsi que les fins de semaine.
Ces 2000 travailleurs sont membres de l'Association des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) — un grand syndicat indépendant des centrales. Ils travaillent au ministère des Transports, à ceux de l'Environnement, des Affaires municipales, de l'Agriculture, des Ressources naturelles et Forêts, de la Cybersécurité.
L'APIGQ négocie pour le renouvellement de sa convention collective depuis plusieurs mois et son président, Marc-André Martin, estime que «le gouvernement n'avance presque pas».
Cette grève de soir, de nuit et de fin de semaine «a quand même son pouvoir de faire avancer les choses», croit-il. Et, pour le moment, «ça n'impacte aucun service à la population».
La situation pourrait toutefois changer si le syndicat décidait de durcir sa grève. «C'est sûr que oui. On n'est pas pressé de signer un mauvais règlement.On a déjà fait cinq jours de grève générale illimitée. On est en grève des heures supplémentaires. Il n'y a rien qui est exclu pour la suite des choses», a confié M. Martin.
Il fait référence ici à la grève générale illimitée que l'APIGQ avait amorcée, en novembre dernier, avant de l'interrompre après quelques jours.
Les services essentiels sont toutefois maintenus durant cette grève. souligne-t-il. «Tous les enjeux en lien avec la santé et la sécurité de la population, tout est déjà prévu et couvert. On a des gens qui sont à temps plein là-dessus. Même lorsqu'on n'est pas en grève, on a des équipes qui sont en disponibilité soir, nuit, fin de semaine, même de jour, si jamais il y avait des urgences qui arrivaient au Québec, que ce soit au niveau hydraulique, que ce soit au niveau structural, pour les infrastructures, que ce soit au niveau routier, pour la logistique de transport, on a des gens qui sont temps plein là-dessus», précise-t-il.
La grève de ces ingénieurs pourrait également peser plus lourdement à l'approche de la période de l'année vouée à la planification des chantiers.
«On fait confiance à la table des négos pour l'instant. Puis on verra, quand on sera rendu au printemps, s'il faut augmenter un peu la pression», a lancé M. Martin.
Les négociations se poursuivent tout de même avec le Conseil du trésor, épaulé par les ministères concernés.
Le litige porte sur la rémunération, l'autonomie professionnelle, le recours à la sous-traitance vers le privé et la flexibilité attendue de la part des ingénieurs.
Le Conseil du trésor n'avait pas encore commenté, au moment d'écrire ces lignes.

