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Que ce soit en Europe de l’Est, au Moyen-Orient ou en Asie, des conflits secouent les quatre coins de la planète et risquent d’entraîner des conséquences bien au-delà de leurs frontières respectives.
La correspondante internationale en chef de la BBC, Lyse Doucet, a fait le point jeudi sur les grands enjeux auxquels sera confronté le monde au courant de l’année 2022, lors d’une conférence virtuelle présentée par le Conseil des relations internationales de Montréal.
Alors que la tension monte entre la Russie et les pays membres de l’OTAN et que des troupes se massent des deux côtés de la frontière, le monde a les yeux rivés sur l’Ukraine.
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«Personne ne veut une escalade dans cette guerre, pas même le président (Vladimir) Poutine», a commenté Mme Doucet. Mais même si «la priorité est mise sur la diplomatie», a-t-elle prévenu, le risque est toujours présent. «Quand on a autant de troupes sur le terrain, quand on a une guerre des mots sur le terrain, le risque d’un glissement accidentel vers la guerre est omniprésent.»
Mais même en évitant cela, les parties «débutent sur des positions très éloignées», a-t-elle affirmé, estimant que «cela pourrait prendre des mois» avant d’arriver à une conclusion diplomatique.
La fin de la guerre n’a pas signalé la fin des embûches pour les talibans, qui se retrouvent maintenant à la tête d’une nation en crise et faisant l’objet de nombreuses sanctions internationales.
Ce sont 55 % des Afghans, soit 22,8 millions de personnes, qui sont «confrontés à une grande insécurité alimentaire», estime l’Organisation des Nations unies.
Pendant ce temps, le pays est considéré comme un État paria par les diplomaties occidentales, celles-ci dénonçant entre autres le non-respect des droits de la personne et la discrimination envers les femmes.
Pour recevoir de l’aide internationale, les talibans devront sans doute plus s’aligner sur les valeurs des autres pays, a souligné Mme Doucet, ce que certains semblent comprendre. Quand elle était sur le terrain, plusieurs «ne cessaient de nous répéter que “nous comprenons les erreurs que nous avons faites dans le passé”», a-t-elle raconté. Ils disaient croire «que les femmes et les filles devraient avoir tous leurs droits dans le cadre de l’islam (…), pouvoir occuper n’importe quel emploi sauf président, avoir le droit de choisir leur partenaire de vie».
«Mais ce ne sont pas ces talibans qui sont en ce moment à Kaboul», la capitale du pays, a-t-elle prévenu. «Il y a aussi une partie des talibans qui est très autoritaire», et c’est elle qui tient les rênes du pouvoir.
Ceux-ci «disent aux femmes qu’elles ne peuvent pas quitter la maison sans un homme», «pensent que les filles ne devraient pas aller à l’école» et kidnappent des manifestantes, a-t-elle expliqué. Mais pour l’instant, «les femmes ne se font pas fouetter» en public et «elles ne doivent pas toutes porter la burqa», contrairement au premier règne des talibans, de 1996 à 2001.