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L'officier supérieur chargé de changer la culture au sein de l'armée canadienne a déclaré que même si elle et son équipe travaillaient déjà sur des initiatives pour lutter contre les inconduites sexuelles et la haine dans les rangs, l'objectif est de réaliser des «changements positifs irréversibles» d'ici cinq ans.
La lieutenante générale Jennie Carignan a présenté ses conditions de réussite lors d'une mise à jour jeudi. Elle a été nommée en avril tout premier chef de la conduite professionnelle et de la culture des Forces armées canadiennes.
Mme Carignan dit qu'elle et son équipe d'environ 200 personnes ont travaillé sur un certain nombre de nouvelles initiatives pour lutter contre l'inconduite sexuelle et la haine dans les rangs, en attendant les résultats d'un examen indépendant de la juge à la retraite de la Cour suprême Louise Arbour.
Ces initiatives comprennent de nombreuses consultations auprès des membres des Forces armées et de leurs homologues civils du ministère de la Défense, ainsi que des modifications du système de promotion militaire pour mieux prendre en compte les questions de genre et de diversité.
L'armée travaille également à la formation et au soutien dans diverses écoles d'officiers et de recrues des Forces armées canadiennes.
Alors que des moyens spécifiques de mesurer les progrès sont en cours d'élaboration, Mme Carignan a dit que «le succès ressemblera
à des membres de l'équipe de la défense qui se sentent psychologiquement en sécurité et qui se présentent au travail tous les jours».
Lorsqu'on lui a demandé combien de temps il faudrait pour atteindre ces objectifs, Mme Carignan a répondu: «L'horizon avec lequel je travaille en ce moment est de cinq ans pour avoir instauré des changements positifs efficaces et irréversibles».
La lieutenante générale Carignan a été nommée pour superviser le changement de culture au sein des Forces armées en réponse aux dernières allégations sur des inconduites sexuelles, impliquant cette fois certains des officiers militaires les plus hauts gradés du Canada.
Ces allégations faisaient suite à plusieurs scandales précédents, ainsi qu'aux préoccupations concernant le racisme et la haine au sein des Forces armées.
La nomination de Mme Carignan est intervenue en même temps que le gouvernement libéral, qui s'est retrouvé sous le feu des critiques pour ne pas en avoir fait davantage dans ce dossier, demandait à Mme Arbour de procéder à un examen.
La ministre de la Défense, Anita Anand, dont la lettre de mandat du premier ministre Justin Trudeau publiée jeudi fait du changement de culture au sein dans l'armée sa première priorité, a déclaré qu'elle s'attend à ce que Mme Arbour remette son rapport final au printemps.
Mme Carignan, qui a déjà servi en Afghanistan et en Irak, a déclaré aux journalistes qu'elle était en contact régulier avec la ministre Anand et Mme Arbour.
Lorsqu'on lui a demandé pourquoi elle pensait que les plus récentes promesses des Forces armées de lutter contre les inconduites sexuelles seraient différentes des engagements passés, Mme Carignan a fait écho aux déclarations de la ministre Anand et d'autres sur le leadership militaire d'aujourd'hui.
«Je vois qu'il y a un grand changement dans ce que nous voyons maintenant, a-t-elle dit. «Il y a cinq ans, si je demandais autour de la table ce qu'on fait de la culture, j'obtiendrais le silence et maintenant ce n'est plus du tout le cas.»