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Les États-Unis retirent leur soutien à Gavi, l’Alliance du Vaccin

Gavi est un partenariat public-privé incluant l'OMS, l'UNICEF, la Fondation Gates et la Banque mondiale.

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39d9996ce67e8c57861d6516fe45aac728b831df631fcebe6efb181fa860bceb.jpg Des responsables de santé se préparent à administrer un vaccin contre le paludisme, le premier au monde, dans le village de Tomali, au Malawi, dans le cadre d'un programme pilote à Tomali, le 11 décembre 2019. (Photo AP/Jerome Delay)

Le secrétaire américain à la Santé, Robert F. Kennedy Jr., a annoncé que son pays retirait son soutien à Gavi, l’Alliance du Vaccin, affirmant que l'organisation avait «ignoré les données scientifiques» et «perdu la confiance du public».

Une vidéo du discours de M. Kennedy a été diffusée mercredi aux participants d'une réunion de Gavi à Bruxelles, où l'organisation espérait collecter au moins 9 milliards $ US pour les cinq prochaines années.

Gavi est un partenariat public-privé incluant l'OMS, l'UNICEF, la Fondation Gates et la Banque mondiale. Il a financé la vaccination de plus d'un milliard d'enfants grâce à des programmes de vaccination systématique, sauvant ainsi environ 18 millions de vies.

Les États-Unis sont depuis longtemps l'un de ses plus grands soutiens; avant la réélection de Donald Trump, le pays s'était engagé à verser 1 milliard $ US jusqu'en 2030.

M. Kennedy a appelé Gavi à «regagner la confiance du public et à justifier les 8 milliards $ US versés par l'Amérique depuis 2001», affirmant que les responsables devaient «tenir compte des meilleures données scientifiques disponibles, même lorsque celles-ci contredisent les paradigmes établis». 

Le secrétaire américain a prévenu que tant que cela ne se produirait pas, les États-Unis ne contribueraient plus à Gavi.

M. Kennedy, un sceptique de longue date à l'égard des vaccins, a déclaré que le président Trump et lui-même étaient préoccupés par la manière dont Gavi et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont collaboré pendant la pandémie de COVID-19 pour travailler avec les réseaux sociaux «afin de faire taire les opinions divergentes, étouffer la liberté d'expression et les questions légitimes» à une époque où de nombreuses personnes s'interrogeaient sur la sécurité des vaccins.

Selon M. Kennedy, Gavi continue de formuler des «recommandations douteuses», comme de conseiller aux femmes enceintes de se faire vacciner contre la COVID-19 et de financer le déploiement d'un vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche dans les pays les plus pauvres.

L'OMS et d'autres autorités sanitaires ont recommandé aux femmes enceintes de se faire vacciner contre la COVID-19, affirmant qu'elles présentaient un risque accru de développer une forme grave de la maladie.

M. Kennedy a déclaré avoir pris connaissance de recherches concluant que les jeunes filles vaccinées contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche étaient plus susceptibles de mourir de toutes autres causes que les enfants non vaccinés.

Gavi a expliqué jeudi dans un communiqué que sa «préoccupation majeure» est «la santé et la sécurité des enfants». L'organisation a précisé que toute décision d'achat de vaccins est prise conformément aux recommandations émises par le groupe d'experts de l'OMS sur les vaccins.

«Cela garantit que les investissements de Gavi reposent sur les meilleures données scientifiques disponibles et sur les priorités de santé publique», a indiqué l'organisation. Gavi a ajouté que les scientifiques avaient examiné toutes les données disponibles, y compris les études soulevant des inquiétudes, et que le vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche avait «joué un rôle clé dans la réduction de moitié de la mortalité infantile».

Le gouvernement britannique a annoncé mercredi qu'il verserait 1,25 milliard de livres sterling (1,7 milliard $ US) à Gavi entre 2026 et 2030. L'organisation a indiqué que cet argent l'aiderait à protéger jusqu'à 500 millions d'enfants dans certains des pays les plus pauvres du monde contre des maladies telles que la méningite, le choléra et la rougeole.