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La dette nette augmenterait au total de 5 milliards $, selon les projections du Parti libéral du Québec.
Les différents engagements du Parti libéral (PLQ) coûteraient 41 milliards $ supplémentaires sur cinq ans, selon son cadre financier dévoilé dimanche qui prévoit certaines taxes spéciales.
Mais «on parle d'un montant qui n'est pas exagéré non plus», soutient la cheffe libérale Dominique Anglade.
«Je pense que les libéraux viennent de se disqualifier», a riposté le chef caquiste François Legault en visite à Laval.
Le déficit annuel prévu par le PLQ serait en moyenne de 5 milliards $, après les versements au Fonds des générations. Contrairement à la Coalition avenir Québec, le PLQ entend en effet maintenir les versements au Fonds.
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Elle a tenté de rassurer les électeurs qui gardent un mauvais souvenir des compressions imposées par le précédent gouvernement libéral de Philippe Couillard à partir de 2015 pour arriver à l'équilibre budgétaire.
«C'est une approche responsable, il n'y aura pas de compressions», a-t-elle assuré.
La dette nette augmenterait au total de 5 milliards $, selon les projections du PLQ, en comparaison avec les données du rapport préélectoral publié par la vérificatrice générale en août, avant le début de la campagne électorale.
Comment la dette augmenterait-elle si peu malgré des dépenses de 41 milliards $ ?
Parce qu'un éventuel gouvernement libéral irait chercher près de 10 milliards $ de revenus supplémentaires, mais aussi que les revenus versés au Fonds des générations continueraient d'augmenter, de même que les revenus autonomes de l'État (+ 3 %).
Parmi les engagements les plus dispendieux du PLQ, les baisses d'impôt coûteraient 12 milliards $ à l'État, tandis que les allocations promises aux aînés entraîneraient une ponction de 10 milliards $ au Trésor public.
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Pour payer tout ça, le PLQ prévoit presque 10 milliards $ d'augmentation des revenus de l'État, avec notamment la lutte au travail au noir (2 milliards $), la lutte aux paradis fiscaux (3,4 milliards $) et l'impôt visant les «super riches» aux revenus supérieurs à 300 000 par an (1,4 milliard $).
«On est tous dans le même bateau, ceux qui ont plus de moyens doivent également faire leur part», a plaidé la cheffe libérale.
Tous les gouvernements veulent s'attaquer aux paradis fiscaux, avec des résultats mitigés. Pourquoi les libéraux réussiraient-ils?
«Ça prend une volonté politique, nous on l'a», a répondu Fred Beauchemin, un des candidats-vedettes du PLQ, au côté de sa cheffe.
«On va chercher seulement un sixième de ce qu'on pourrait aller chercher», a renchéri Mme Anglade.
Il y aurait une nouvelle taxe sur les immeubles non occupés, pour freiner la spéculation. De plus, une taxe visant les géants du Web serait mise en place, de même qu'une taxe sur les institutions financières.
Les engagements du PLQ tablent sur le retour de 100 000 retraités, des «travailleurs expérimentés», sur le marché du travail avec des mesures fiscales incitatives.
Mais la cheffe libérale a précisé que la croissance des revenus estimée dans le cadre financier ne tient pas compte de cet objectif.
«Ce n'est pas beau, je pense que les libéraux viennent de se disqualifier», a dénoncé François Legault.
Selon lui, le PLQ «est rendu Québec solidiare (QS)», le parti de gauche étant réputé pour être dépensier et en quête de crédibilité sur le plan économique.
Le simple fait de prévoir un déficit de 6,7 milliards $ dans la cinquième année du cadre financier est «totalement irresponsable», au dire de M. Legault.
«Je n'en croyais pas mes yeux. Ils sont en train d'utiliser la carte de crédit de nos enfants. Ça n'a pas de bon sens.»
Dimanche après-midi, Mme Anglade est allée faire campagne à Laval, dans la circonscription de Mille-les. La Coalition avenir Québec (CAQ) convoite les circonscriptions lavalloises, détenues à majorité par le PLQ : François Legault était aussi en visite sur l'île Jésus.
La cheffe libérale a fait un bain de foule à la Fête de la famille qui était très achalandée en cette journée ensoleillée. C'était une de ses activités les plus réussies depuis le début de la campagne : les parents et enfants l'ont approchée en très grand nombre pour prendre une photo avec elle et bavarder.