Économie

Les employés de l'administration québécoise ont un salaire inférieur à ceux des autres salariés québécois

Un rapport de l'Institut de la Statistiuque du Québec (ISQ) confirme que les employés de l'administration québécoise ont un salaire et une rémunération globale inférieurs à ceux des autres salariés québécois.

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Un rapport de l'Institut de la Statistique du Québec (ISQ) confirme que les employés de l'administration québécoise ont un salaire et une rémunération globale inférieurs à ceux des autres salariés québécois.

C'est ce qui ressort du rapport «Rémunération des salariés – État et évolution comparés 2023» rendu public jeudi et portant sur «la rémunération de 75 emplois comparables répartis en cinq catégories d'emplois et regroupant 81 145 salariés de l'administration québécoise» — qui désigne les employés de la fonction publique (ministères, organismes gouvernementaux, fonds spéciaux).

Il s'agit ainsi de professionnels, de techniciens, d'employés de bureau, d'employés de service et d'ouvriers.

Institut de la Statistique du Québec (Institut de la Statistique du Québec)

Selon les données de l'ISQ, en 2023, le salaire moyen de ces 75 emplois s’établit à 56 096 $, ce qui est inférieur de 16,6 % au salaire des autres salariés québécois travaillant dans les entreprises de 200 employés et plus.

«Les salaires des employés de l’administration québécoise sont aussi moins élevés que ceux des employés du secteur privé et des salariés des autres secteurs publics (sociétés d’État, universités, municipalités et administration fédérale au Québec) de l’ordre de 14,2 % et de 22,0 % respectivement», précise le rapport de l'ISQ.

Ce sont les ouvriers qui sont les plus touchés par ces retards. Par rapport à leurs pairs du secteur privé, ils accusent un retard de 36,8 % pour ce qui est du salaire.

Institut de la Statistique du Québec (Institut de la Statistique du Québec)

Si l'on tient compte des régimes de retraites, des assurances collectives, des congés et de l'horaire de base sans les heures supplémentaires, on constate que les salariés de l’administration québécoise reçoivent une rémunération globale par heure travaillée de 45,02 $.

«Cette rémunération est inférieure de 7,4 % à celle de l’ensemble des autres salariés québécois, et de 22,7 % à celle des salariés des autres secteurs publics. On observe toutefois la parité entre les salariés de l’administration québécoise et ceux du secteur privé à ce chapitre», précise l'Institut de la Statistique dans son rapport.

Institut de la Statistique du Québec (Institut de la Statistique du Québec)

L'ISQ note par ailleurs que les écarts par rapport aux autres salariés québécois sont moins prononcés sur le plan de la rémunération globale que sur le plan du salaire.

«Cela s’explique par le fait que les employés de l’administration québécoise bénéficient d’un nombre de congés (vacances, jours fériés et congés mobiles, congés de maladie, etc.) plus élevé et d’une semaine normale de travail plus courte que les autres salariés québécois. De plus, en pourcentage du salaire, les coûts de l’employeur pour les avantages sociaux sont plus élevés pour les employés de l’administration québécoise (28,0 %) que pour les autres salariés québécois (23,8 %)», explique-t-on.

L'Institut de la Statistique du Québec précise que les écarts présentés ne tiennent pas compte des offres patronales et des demandes syndicales formulées dans le cadre des négociations actuelles avec le gouvernement du Québec.

L'ISQ note également qu'entre 2014 et 2023, «les écarts salariaux se sont accrus entre les salariés de l’administration québécoise et ceux des trois autres secteurs — autres salariés québécois, entreprises privées et autres secteurs publics (société d'État, université, municipalité et administration fédérale au Québec).

«Sur le plan de la rémunération globale, les écarts par rapport aux autres salariés québécois et au secteur privé sont demeurés stables, alors que les écarts par rapport aux salariés des autres secteurs publics se sont réduits», ajoute l'ISQ.

L’Institut de la statistique du Québec a pour mandat d’effectuer la comparaison de la rémunération globale des employés de l’administration québécoise avec celle des autres salariés québécois. Il doit procéder à cet exercice tous les ans et rendre publics les résultats de cette comparaison à la fin novembre.

«L’objectif de l’exercice est de comparer des emplois similaires. C’est pourquoi les enseignants et les infirmières, par exemple, ne font pas l’objet de la comparaison, puisque l’administration québécoise en est le principal employeur. De plus, la comparaison s’effectue avec des entreprises de 200 employés et plus ou des municipalités de 25 000 habitants et plus, car la structure d’emplois de ces entreprises et organisations peut s’apparenter à celle de l’administration québécoise», résume l'ISQ.

Le front commun pas surpris

Le front commun intersyndical du secteur public conclut que ce rapport prouve que «le rattrapage salarial est urgent» dans l'administration québécoise.

«Dans le contexte actuel, il faut que nos réseaux soient attractifs. L'objectif de la négociation est d'attirer et de retenir le personnel. Comme on sait que notre monde quitte pour d'autres secteurs aux conditions plus avantageuses -- au municipal, au fédéral et dans les grandes entreprises syndiquées notamment -- on s'attend du gouvernement qu'il se comporte comme un employeur de choix et s'inspire des meilleurs», a-t-il commenté.

Avec des informations de La Presse canadienne.