Début du contenu principal.
«La SAQ doit négocier en répondant aux demandes de ses employés.»
Quelque 5000 syndiqués de la Société des alcools du Québec (SAQ) ne sont pas rentrés au travail lundi, alors que leur syndicat accuse l'employeur de ne pas tenir compte de ses demandes à la table des négociations.
Voyez les détails dans le reportage de Lili Mercure dans la vidéo ci-haut.
Le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ a confirmé que ses membres tiendront lundi leur cinquième journée de grève depuis le début des négociations, qui sont en cours depuis environ 21 mois.
La SAQ a laissé savoir qu'elle gardait des succursales ouvertes malgré la grève, comme elle le fait normalement dans ces situations. Voici la liste.
Le syndicat a tenu un point de presse devant la succursale du marché Jean-Talon, à Montréal, en présence de la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche, et de la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Des manifestations étaient prévues dans plusieurs parties de la province, dont dans la région Québec et Chaudière-Appalaches. Une manifestation des membres syndiqués était prévue à 12h15 lundi à Saguenay devant le bureau de la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest.
Selon le syndicat, depuis le mois d'octobre, l'employeur demande aux travailleurs de retirer leurs demandes et d'accepter les propositions sur la table, qu'il qualifie de «reculs». Le syndicat estime que les pourparlers sont dans une «impasse».
«Nous avons identifié les enjeux prioritaires sur lesquels nous voulons travailler, nous avons retiré plusieurs demandes et nous avons fait une contre-proposition à l'offre salariale de la SAQ. Malgré cela, la SAQ refuse systématiquement de s'avancer le bout du nez et de nous indiquer comment elle compte répondre aux problèmes que nous vivons», déplore Mme Courtemanche.
Si les clauses normatives sont maintenant réglées, la question salariale est toujours en litige, selon le syndicat, tout comme l'accès à davantage de postes permanents à temps complet et la couverture des assurances collectives.
Pour la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Stéphanie Gratton, la direction de la SAQ doit prendre acte de leur détermination à améliorer leurs conditions de travail. «Ce n'est pas en imposant des conditions impossibles et en multipliant les ultimatums qu'on parvient à un règlement négocié, a-t-elle dit. «Le syndicat a effectué son exercice de priorisation au cours des dernières semaines, il est temps que la SAQ fasse le sien.»
Le syndicat a précisé que la SAQ a offert à ses membres une augmentation salariale de 16,5 % sur six ans, ce à quoi il a répliqué avec une contre-offre de 20 % sur cinq ans.
«Il n'y a aucune entreprise au Québec qui fonctionne avec près de 70% de ses employés sur une base aussi précaire», a souligné Mme Senneville. «Les revenus de la SAQ bénéficient à l'ensemble du Québec, mais ce n'est pas une raison pour maintenir des milliers d'employés dans une telle précarité.»
De son côté, la SAQ a fait valoir que les discussions se poursuivaient depuis la mi-octobre au sujet du volet monétaire. Elle dit espérer que les négociations pourront se régler d'ici les Fêtes et que les clients qui choisiront de se rendre dans les succursales ouvertes lundi pourront le faire dans le respect.
Le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ est rattaché à la Fédération des employés de services publics, affiliée à la CSN. La convention collective de ses membres est échue depuis le 31 mars 2023.
Les syndiqués ont débrayé pendant deux jours en avril, ainsi que le 17 octobre. Le lendemain, ils ont déclenché une «grève-surprise» en milieu d'après-midi. Le mandat initial accordé par les membres à leur syndicat prévoyait jusqu'à 15 jours de grève.