Les élus démocrates au parlement du Texas ont annoncé lundi leur retour dans l’État, mettant fin à deux semaines d’un exil auto-imposé et ouvrant ainsi la voie à l’adoption d’une nouvelle carte électorale, voulue par Donald Trump pour accroître sa majorité au Congrès à Washington.
« Après avoir rassemblé les Américains pour se joindre à cette bataille existentielle pour la démocratie, nous revenons au Texas sous nos propres conditions - prêt à construire le dossier légal nécessaire pour vaincre ces cartes anticonstitutionnelles devant les tribunaux », a affirmé le groupe parlementaire des démocrates à la Chambre des représentants du Texas dans un communiqué sur le réseau social X.
Le parlement local était depuis début août le théâtre d’une confrontation à distance entre élus républicains et démocrates en raison de la volonté des premiers de redessiner les 38 circonscriptions électorales de cet État du sud, le deuxième le plus peuplé du pays.
Poussés par Donald Trump, les responsables républicains du Texas veulent modifier la carte électorale de telle manière à ce que le vote démocrate soit dilué, une technique nommée « gerrymandering », et ainsi accroître de cinq membres leur contingent de 25 élus à la Chambre des représentants à Washington après les élections de mi-mandat en novembre 2026.
Mais les démocrates, en minorité au parlement texan, tentent de s’opposer à l’adoption de ce redécoupage.
Ils avaient fui l’État début août, se réfugiant à Chicago ou New York, afin qu’un quorum ne soit pas atteint. Leur départ avait empêché les républicains d’organiser un vote sur le texte.
Lundi, en annonçant leur retour, ils ont dénoncé la volonté des républicains de « réduire au silence les électeurs des minorités par un "gerrymandering" raciste ». Ils estiment en effet que la nouvelle carte électorale dilue les voix des électorats afro-américain et hispanique qui, en majorité, votent traditionnellement démocrate.
En signe de riposte, plusieurs gouverneurs démocrates ont annoncé leur intention d’en faire de même, comme le Californien Gavin Newsom.
Mais à l’inverse du Texas, où le processus légal permet ce redécoupage relativement facilement, les États démocrates ont pour beaucoup mis en place des garde-fous législatifs, voire constitutionnels.
Gavin Newsom, à qui de nombreux observateurs prêtent des ambitions présidentielles, devra ainsi soumettre au referendum son projet visant à mettre fin à une commission indépendante pour le découpage électoral. Si les Californiens l’approuvent, le parlement local à majorité démocrate pourra mettre en place une nouvelle carte qui devrait leur assurer cinq sièges supplémentaires, comme au Texas.
