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Des élus québécois ont plaidé l'apaisement, vendredi, à la veille d'une manifestation prévue à Montréal et dans le contexte où plusieurs manifestants s'agitent sur les réseaux sociaux.
Le porte-parole libéral en santé, Monsef Derraji, a déclaré en point de presse comprendre que les Québécois veuillent exprimer leur fatigue. Mais «personne ne va gagner s'il y a une escalade de violence», a-t-il dit.
Le député faisait un appel au calme et à la prudence, quelques minutes avant le début de son interpellation avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, sur la question de la gestion de la pandémie.
Une interpellation le vendredi est une occasion pour les députés de l'opposition de questionner, pendant deux heures au Salon bleu, un ministre sur un enjeu de leur choix.
Le chef parlementaire du Parti québécois (PQ), Joël Arseneau, a fait valoir qu'il était possible de débattre de ces choses «de façon sérieuse et rigoureuse».
«Est-ce qu'on sera mieux préparé (...) à une prochaine pandémie? Quelles conclusions peut-on tirer? Est-ce qu'il est normal (...) de ne pas faire un post mortem sur ce qui s'est passé?» a-t-il demandé.
M. Arseneau a déclaré qu'il fallait de manière générale «éviter de mettre de l'huile sur le feu, de stigmatiser certaines couches de la population«, afin de plutôt »ouvrir le dialogue».
Évitons de mettre de l’huile sur le feu.
— Joël Arseneau (@joel_arseneau) February 11, 2022
Le ministre a heureusement retiré ses propos, et s’est excusé lors de sa déclaration finale au salon bleu.
L’incident est clos.#polqc
Dubé accuse à son tour les oppositions de « cautionner » la violence https://t.co/FYFf2jGY9k
À son arrivée, le ministre Dubé a dit comprendre la «grogne» des Québécois et respecter leur droit de manifester. Toutefois, il faut «respecter aussi les autres; c'est juste ça que j'aurais à dire», a-t-il affirmé.
Il a rappelé que son gouvernement avait présenté cette semaine un plan de déconfinement, qui aboutira avec la levée de la plupart des mesures sanitaires le 14 mars.
«Je suis bien content de voir la réception qu'on a eue du plan de déconfinement. Les Québécois sont contents.»
Pas de calme au Salon bleu
M. Dubé a laissé entendre que pour lui, il était important dans le contexte actuel de demeurer «positif». Il a reproché à l'opposition officielle d'avoir choisi un mauvais sujet d'interpellation.
Le titre de l'interpellation se lit ainsi: «Manque d'anticipation, incohérence et volte-face: les Québécois font les frais de la gestion de la pandémie de COVID-19 par le gouvernement caquiste».
«Le député de Nelligan doit assumer ses choix de mots, a lancé M. Dubé. J'espère dans les prochaines minutes qu'on va pouvoir voir un changement de ton.»
«Les Québécois ont besoin de bonnes nouvelles (...) et j'aurais souhaité que les oppositions prennent une approche différente avec une critique beaucoup plus positive.»
Il a ensuite répété une ligne de presse, selon laquelle les oppositions «cautionnent les gens qui menacent de prendre les armes contre les consignes sanitaires, en insinuant que ce serait un peu la faute du gouvernement».
La veille, certains avaient laissé entendre que les gouvernements étaient en partie responsables des vives tensions sociales.
M. Dubé s'est fait demander de retirer ses propos, ce qu'il a fait, en ajoutant cependant qu'il les retirait mais qu'il les pensait.
Le porte-parole de Québec solidaire (QS) en santé, Vincent Marissal, a confié que cet échange l'avait rendu «émotif» et que les propos du ministre n'étaient «pas chics».
«Il n'y a pas personne ici qui va me dire que j'encourage la fomentation et la prise des armes. (...) Je trouve qu'on est vraiment l'autre bord de la ligne», a-t-il fulminé.
«Quand on prend des critiques pour des attaques, on fait un pied de nez à la démocratie, on s'en éloigne.»
Le ministre Dubé s'excuse
En toute fin de séance, M. Dubé a reconnu que ses propos - ceux-là mêmes qu'avait tenus la veille le premier ministre François Legault - avaient été déplacés et il s'en est excusé.
«Si mes propos ont été blessants, ce n'était pas mon intention, a-t-il dit. Je m'excuse. Je pense que c'est important que les Québécois voient qu'on va travailler ensemble pour se sortir de cette foutue pandémie.»
Il a également reconnu que la gestion de la pandémie n'avait pas été «parfaite», mais que le travail allait se poursuivre en vue d'une possible sixième vague.