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«Il n'y a rien de gagné, il ne faut rien tenir pour acquis», a lancé le chef caquiste François Legault dimanche pour mobiliser ses troupes, même s'il mènerait dans les sondages.
Il a lancé cet appel au premier jour du vote par anticipation et en donnant l'exemple: il est lui-même allé déposer son bulletin dans l'urne au bureau de vote par anticipation (BVA) de sa circonscription, L'Assomption.
C'est un précédent pour un chef de parti d'aller voter par anticipation plutôt que le jour même du scrutin.
M. Legault compte beaucoup sur les électeurs qui se prononcent par anticipation. Selon ses sondages internes, la moitié des votes en faveur de la CAQ sont exprimées au BVA.
Il craint vraisemblablement l'abstention des électeurs qui n'iraient pas voter, parce que la CAQ serait donnée déjà gagnante dans les sondages.
DOSSIER | Élections Québec 2022
«Il y a même un défi pour nous parce qu'il y en a qui pensent que c'est déjà joué, a-t-il lancé à ses militants dans un local de Repentigny. Ce n'est pas joué tant que le monde n'a pas voté.»
Le chef caquiste avait même affirmé précédemment que c'était un «devoir» d'aller voter.
La menace du précédent ontarien plane. Aux élections générales dans la province voisine, l'été dernier, le taux de participation a dégringolé à un plancher historique, à 43 %.
Le taux de participation au Québec a toujours été plus élevé, mais c'était en raison de la question nationale, le choix entre souveraineté ou fédéralisme, qui mobilisait les militants et les électeurs. Or cet enjeu n'est plus aussi déterminant en politique québécoise.
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Élections Québec a entrepris une campagne publicitaire afin d'`inverser la tendance', car le taux de participation au Québec ne cesse de chuter depuis 2012.
Des organismes comme Mouvement Démocratie nouvelle, qui milite pour la réforme du mode de scrutin, soutiennent que la baisse du taux de participation est imputable aux distorsions inhérentes au mode de scrutin uninominal à un tour, qui découragent les électeurs.
À titre d'exemple, en 2018, la CAQ a raflé 74 sièges sur 125 avec 37,4 % des voix, soit 1 509 455 votes. En 2014, Le PLQ obtient moins de sièges, 70, avec plus de voix, 41,5 %, soit 1 757 071 votes, donc 250 000 voix de plus que la CAQ en 2018.
En 2012, le PQ obtient 54 sièges avec 31,95 % des voix, soit 1 393 703 votes. C'est seulement 100 000 de moins que la CAQ en 2018 et Pauline Marois forme alors un gouvernement minoritaire.