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Les électeurs méritent mieux que les chicanes entre la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ), ont plaidé vendredi autant le Parti libéral (PLQ) que Québec solidaire (QS) dans l'élection complémentaire corsée qui se dessine dans Jean-Talon, à Québec.
Ils ont ainsi dénoncé la CAQ et le PQ qui s'accusent mutuellement d'avoir menti concernant le flirt du candidat péquiste Pascal Paradis avec le parti de François Legault avant les élections générales de 2022.
Tous les partis, sauf la CAQ, ont présenté cette semaine leur candidat pour cette complémentaire qui pourrait bien être déclenchée la semaine prochaine.
Les sondages suggèrent une lutte à deux, avec une légère avance du PQ sur la CAQ, mais Gabriel Nadeau-Dubois, de QS, parle plutôt d'une «lutte à trois», tandis que le PLQ estime possible de reprendre son ancien bastion en ramenant au bercail ses partisans.
Le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a amalgamé le PQ et la CAQ, comme blanc-bonnet, bonnet-blanc.
«Nos adversaires sont surtout enlisés dans une chicane de famille, a-t-il lancé dans le local électoral de QS situé près de l'Université Laval. PQ-CAQ, il y a tellement de gens qui sont passés de l'un à l'autre dans les dernières années que des fois on ne distingue plus les deux partis.»
«Les gens de Jean-Talon méritent mieux que du "lançage de bouette" entre caquistes et péquistes.»
Le chef libéral intérimaire Marc Tanguay a pour sa part déploré la «propension à la chicane» qui fait partie de l'ADN du PQ, selon lui.
«Le PQ et la CAQ avaient-ils en tête les dernières 24 heures les citoyens de Jean-Talon? Non!», a-t-il affirmé au cours d'une conférence de presse où il présentait sa candidate, Élise Avard Bernier, dans cette circonscription qui a été un bastion libéral jusqu'en 2019.
«C'était plutôt: qui allait traîner l'autre le plus longtemps dans la boue. Il n'y a aucune considération pour les citoyens de Jean-Talon dans le triste spectacle qu'on a vu.»
Rappel des faits. La CAQ accuse Pascal Paradis d'être un opportuniste qui a marchandé un poste de ministre en échange de sa candidature pour ce parti dans la circonscription de Charlevoix-Côte-de-Beaupré aux élections de 2022. Un échange de courriels a même été révélé au grand jour.
Le PQ reproche pour sa part à la CAQ d'avoir dupé M. Paradis. Les deux formations adverses s'accusent de mentir.
Élise Avard Bernier assure pour sa part qu'elle a un parcours impeccable et qu'on ne trouvera pas de messages textes qui pourraient la plonger dans l'embarras.
«Je n'ai pas de squelette dans le placard, je n'ai rien à me reprocher», a lancé Élise Avard Bernier, en conférence de presse dans un restaurant du secteur Sillery. Elle n'a été approchée que par le PLQ, a-t-elle indiqué.
Olivier Bolduc soutient quant à lui que de «briser les chambres d'écho» est sa «force», dans cette circonscription riche, avec des quartiers cossus, mais aussi une population étudiante importante.
«Ça va être serré, j'en conviens», a reconnu M. Nadeau-Dubois.
M. Bolduc a été choisi à l'investiture de QS alors que la direction du parti avait plutôt appuyé une candidature féminine. M. Nadeau-Dubois n'a pas voulu préciser depuis quand il appuyait M. Bolduc, qui en est à sa troisième tentative pour se faire élire député.
«On ne refera pas les débats sur l'investiture. Tout le monde s'est rallié. M. Bolduc a été choisi par les membres.»
Le PLQ a terminé quatrième aux élections générales de 2022 dans cette circonscription, alors qu'autrefois c'était sa citadelle imprenable. Et la pente semble abrupte encore, parce que le plus récent sondage Léger place encore le PLQ quatrième, mais Mme Avard Bernier est confiante de l'emporter.
«Si je ne pensais pas pouvoir la gagner, je ne serais pas venue», a-t-elle déclaré.
Formée en relations publiques et communications à l'Université Laval, Élise Avard Bernier est aussi cofondatrice et directrice des sites «Vie de parents» et «Vie de grands-parents».
Jean-Talon a été historiquement un château-fort libéral jusqu'en 2019, lorsque la CAQ a remporté le siège dans une autre complémentaire.
Le siège dans Jean-Talon est vacant depuis la démission de la députée caquiste Joëlle Boutin, le 31 juillet dernier, et des indices laissent croire que le gouvernement pourrait déclencher l'élection dans les prochains jours.
La durée de la campagne varie de 33 à 39 jours. Si le conseil des ministres émet son décret dans les prochains jours jusqu'au mercredi 30 août, le scrutin aura lieu le 2 octobre.
Si le décret paraît entre le jeudi 31 août et le mercredi 6 septembre, le scrutin aura lieu le mardi 10 octobre, puisque le lundi 9 octobre est un jour férié.
La CAQ aurait désigné Marie-Anik Shoiry candidate, mais François Legault ne l'a pas encore présentée.
La cheffe de Climat Québec, Martine Ouellet, a annoncé qu'elle sera également sur les rangs. Le Parti conservateur d'Éric Duhaime n'a pas encore dévoilé qui allait porter sa bannière.