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La cheffe du gouvernement écossais veut tenir un référendum en octobre 2023, mais le gouvernement conservateur du Royaume-Uni à Londres s'y est opposé.
La première ministre de l'Écosse, Nicola Sturgeon, a déclaré dimanche qu'elle poursuivrait sa campagne visant à faire sortir l'Écosse du Royaume-Uni, même si elle perd sa cause devant la Cour suprême pour obtenir l'autorisation de tenir un nouveau référendum sur l'indépendance.
La cheffe du gouvernement écossais veut tenir un référendum en octobre 2023, mais le gouvernement conservateur du Royaume-Uni à Londres s'y est opposé. Le plus haut tribunal de la Grande-Bretagne doit entendre des arguments à compter de mardi sur la question de savoir si l'administration semi-autonome de l'Écosse peut organiser un vote d'indépendance sans le consentement du gouvernement britannique.
Mme Sturgeon, qui dirige le Parti national écossais, a déclaré que si son gouvernement perdait devant les tribunaux, elle ferait des prochaines élections nationales britanniques un plébiscite de facto pour mettre fin, ou non, à l'union de plus de 300 ans entre l'Écosse et l'Angleterre.
Elle n'a pas donné de détails sur la façon dont le tout se déroulerait, mais un vote tenu sans l'approbation du gouvernement britannique ne serait toutefois pas valide aux yeux de la loi.
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Mme Sturgeon a déclaré que si les tribunaux bloquaient un éventuel référendum, elle «soumettrait son affaire devant le peuple au cours d'une élection générale, autrement on abandonnerait la démocratie écossaise.»
«Cela devrait se faire en dernier recours, a-t-elle déclaré. Je ne veux pas me retrouver dans cette position. Je veux tenir un référendum légal», a-t-elle précisé.
L'Écosse et l'Angleterre sont politiquement unies depuis 1707. Les Écossais possèdent leur propre parlement et gouvernement depuis 1999 et élaborent leurs propres politiques, notamment en matière de santé publique et d'éducation. Le gouvernement du Royaume-Uni, à Londres, contrôle pour sa part les questions touchant la défense nationale et la politique budgétaire.
Les électeurs écossais ont rejeté l'indépendance à 55% lors d'un référendum tenu en 2014, une décision présentée comme un choix qui ne se présente qu'une fois par génération. Le gouvernement de Nicola Sturgeon a soutenu que le retrait de la Grande-Bretagne de l'Union européenne et la pandémie de la COVID-19 avaient bouleversé la politique et l'économie, et qu'il était maintenant temps de revoir la cause de l'indépendance.
Les électeurs britanniques avaient approuvé de justesse le Brexit lors d'un référendum en 2016, mais les Écossais avaient majoritairement voté pour rester dans l'Union européenne.
Le parti de Mme Sturgeon est à la tête d'une majorité indépendantiste au parlement écossais, avec le Parti vert écossais, et elle a affirmé que ce soutien avait engendré un «mandat démocratique incontestable» en faveur d'un nouveau vote pour l'indépendance.
La première ministre a promis de produire des documents dans les semaines à venir qui détailleraient la base économique de l'indépendance. Ces justificatifs répondraient également à des questions d'ordre spécifique, par exemple la monnaie utilisée à la suite de cette scission.
Elle a soutenu que son objectif de tenir un référendum dans un an était réaliste. «Il est inutile de spéculer sur l'issue d'une audience, mais si la décision s'avérait positive, nos plans sont prêts à être mis en place», a-t-elle déclaré.
Les sondages suggèrent que l'Écosse est partagée de façon égale sur la question de l'indépendance. Le travailliste Alistair Darling, un ancien chef du Trésor britannique, a déclaré que les sondages montrent également qu'une majorité d'Écossais ne veulent pas d'un référendum de si tôt.
«Notre pays se déchire, et cette incertitude nuit à nos perspectives de croissance et à notre bien-être», a affirmé M. Darling.