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Les dirigeants européens appellent Trump à défendre leurs intérêts de sécurité

Les Européens sont désespérés d'exercer une certaine influence sur la réunion prévue vendredi entre Trump et Poutine.

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82f9e35bf147c31a1daab40fb649ffe9e9f138b8de814a4cf7eb04d71f1e70f6.jpg Le drapeau de l'Union européenne dans l'atrium lors d'un sommet au siège du Conseil européen à Bruxelles, le lundi 17 juin 2024. L'ASSOCIATED PRESS/Omar Havana

Les dirigeants de l'Union européenne ont appelé mardi le président américain Donald Trump à défendre leurs intérêts en matière de sécurité lors de son sommet crucial avec son homologue russe Vladimir Poutine.

Les Européens sont désespérés d'exercer une certaine influence sur la réunion prévue vendredi, à laquelle ils n'ont pas été invités. On ne sait toujours pas si l'Ukraine y participera.

M. Trump a fait savoir qu'il voulait voir si M. Poutine était sérieux dans sa volonté de mettre fin à la guerre en Ukraine, qui en est maintenant à sa quatrième année.

Cependant, M. Trump a déçu les alliés européens des États-Unis en déclarant que l'Ukraine devrait céder certains territoires occupés par la Russie.

Il a également déclaré que la Russie devait accepter des échanges de territoires, même si l'on ignore encore ce que M. Poutine pourrait être amené à céder.

Les Européens et l'Ukraine craignent que M. Poutine, qui mène la plus grande guerre terrestre en Europe depuis 1945, n'obtienne des concessions favorables et ne définisse les grandes lignes d'un accord de paix sans eux. 

La crainte principale des pays européens est que M. Poutine s'en prenne à l'un d'entre eux s'il signe une victoire en Ukraine.

Dans un communiqué publié mardi matin, les dirigeants ont salué «les efforts déployés par le président Trump pour mettre un terme à la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine».

Ils ont cependant souligné qu'«aucune décision sur la voie vers la paix en Ukraine ne peut être prise sans l'Ukraine».

«Une paix juste et durable qui s'accompagne de stabilité et de sécurité doit respecter le droit international, y compris les principes d'indépendance, de souveraineté et d'intégrité territoriale, et les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force», ont-ils tranché.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté l'idée que l'Ukraine doive s'engager à céder des territoires pour obtenir un cessez-le-feu. La Russie exerce un contrôle fragile sur quatre régions du pays, soit deux dans l'est et deux dans le sud.

Sur le champ de bataille

En Ukraine, une attaque russe à la roquette contre un centre d'entraînement militaire ukrainien a fait un mort et 11 blessés, ont indiqué les forces terrestres ukrainiennes sur Telegram.

Les soldats qui se précipitaient vers les abris ont été touchés par des munitions à fragmentation, selon les forces terrestres ukrainiennes. 

Parallèlement, la Russie semblait sur le point de prendre une ville importante dans la région de Donetsk, ses forces ayant rapidement infiltré des positions au nord de Pokrovsk.

Les analystes militaires qui utilisent des informations publiques pour suivre les combats estiment que les prochaines 24 à 48 heures pourraient être décisives.

La prise de Pokrovsk donnerait à la Russie une victoire importante sur le champ de bataille avant le sommet. Elle compliquerait également les lignes d'approvisionnement ukrainiennes vers la région de Donetsk.

Une dissidence

Les Européens tenteront une nouvelle fois de rallier M. Trump à la cause de l'Ukraine mercredi lors de réunions virtuelles convoquées par le chancelier allemand Friedrich Merz.

M. Trump n'a pas confirmé sa participation, mais il a fait savoir qu'il a l'intention de «recueillir les idées de tout le monde» avant de rencontrer M. Poutine.

La déclaration commune de mardi visait également à démontrer l'unité européenne.

Or, le premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui est l'allié le plus proche de M. Poutine en Europe et qui a tenté de bloquer le soutien de l'Union européenne à l'Ukraine, ne l'a pas approuvée.

Il a été le seul des 27 dirigeants du bloc à refuser de le faire.