Les érables boivent environ 50 litres d'eau par jour, et il semble qu'une partie de leur hydratation provienne des infrastructures délabrées de Montréal.
Environ 25 % de la canopée de la ville est constituée de grands érables, et bien que les employés municipaux les arrosent tous les jours, cela ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan par rapport à leurs besoins.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Des chercheurs de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) se sont demandé pourquoi les grands érables restaient si verts et en bonne santé, même pendant les périodes de faible pluie et lorsque les pelouses s'asséchaient.
«Surtout dans les rues où il y a très peu de terre où la pluie peut s'infiltrer. Il y a beaucoup de surfaces imperméables tout autour», explique le chercheur André Poirier.
Dans son laboratoire, M. Poirier a commencé à tester des échantillons prélevés sur des érables dans les rues de la ville et à les comparer à des échantillons prélevés dans des parcs. Il dit avoir été surpris de trouver dans les échantillons urbains un isotope de plomb ancien qui n'était pas présent dans les arbres poussant dans les parcs.
«C'est comme une empreinte digitale du métal. Nous pouvons en retracer la source. Nous pensons donc que ce vieux plomb provient probablement des anciennes canalisations en plomb», précise M. Poirier.
Selon la Ville, 83 millions de mètres cubes d'eau s'échappent chaque année du réseau d'aqueduc de la métropole, ce qui est largement suffisant pour alimenter les arbres.
Cela n'étonne pas la mairesse de Lachine, Maja Vadonovic, également conseillère municipale responsable de l'eau, qui a déclaré avoir «toujours pensé que c'était le cas».
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«Notre objectif n'est pas d'avoir des tuyaux qui fuient pour aider les arbres», a-t-elle dit.
La Ville s'efforce activement de réduire le nombre de fuites et de les réduire de 50 % depuis 2014.
Mais en attendant, M. Poirier affirme que cela donne un avantage aux arbres de la ville par rapport à ceux des parcs.
«L'une des conclusions de cet article est que les arbres des rues sont en fait plus robustes en cas de sécheresse, car ils n'ont pas besoin de pluie. Ils n'y ont pas accès de toute façon», indique-t-il. «Ils peuvent donc vivre très heureux, même s'il ne pleut pas du tout.»

