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Le gouvernement Trudeau dit être déterminé à démanteler les blocages qui paralysent le centre-ville d'Ottawa et à lutter contre l'ingérence «d'acteurs étrangers» dans la démocratie et l'économie canadienne.
«Ces blocages illégaux et cette occupation vont prendre fin. Et ils vont prendre fin pour de bon», a lancé vendredi la vice-première ministre, Chrystia Freeland.
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Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue de façon virtuelle en raison de l'opération policière aux abords du parlement, Mme Freeland a déclaré que le pays est confronté à «une menace grave».
«Nous ne pouvons pas permettre à ces sièges et ces barrages illégaux de remplacer l'autorité du gouvernement démocratiquement élu», a-t-elle prévenu le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, pointant «plusieurs tentatives» de bloquer à nouveau des infrastructures essentielles, dont le pont Ambassador à Windsor, qui ont échoué.
La saisie d'une grande quantité d'armes à feu à Coutts, en Alberta, démontre que certains manifestants ont des «motifs bien plus sinistres que de simplement s'opposer à la vaccination obligatoire», a renchéri le ministre de la Justice, David Lametti.
Selon le gouvernement, la Loi sur les mesures d'urgence invoquée lundi - et que dénoncent les conservateurs et le Bloc québécois - contribue non seulement à donner des outils pour empêcher des blocages, mais également à en«prévenir» de nouveaux.
Questionné sur le sujet, M. Lametti a assuré qu'Ottawa lèvera l'état d'urgence «aussitôt que possible», soit lorsque la situation sera sécuritaire et que les élus estimeront que les outils prévus par la Loi sur les mesures d'urgence ne sont plus nécessaires.
«Le seul critère, c'est la sécurité des Canadiens», a-t-il dit.
La vice-première ministre Freeland a réitéré, comme elle l'a fait jeudi, que des comptes bancaires ont été gelés en vertu de Loi sur les mesures d'urgence, mais elle a refusé de révéler leur nombre ou les sommes concernées.
Mme Freeland a expliqué que c'est une demande des policiers, mais qu'elle estime que ces informations sont d'intérêt public et qu'elles seront dévoilées «le plus vite possible».
La Chambre des communes n'a pas siégé vendredi alors que les élus étaient censés débattre des mesures d'urgence que le gouvernement a mises en place pour faire face à la manifestation juste devant ses portes.
Une note du président Anthony Rota indiquait que la séance a été annulée en raison de l'opération policière sur la colline du Parlement et à d'autres endroits du centre-ville d'Ottawa.
Plusieurs employés doivent être physiquement présents au parlement pour que les travaux se tiennent de façon virtuelle et il valait mieux annuler pour leur sécurité, a expliqué aux journalistes le leader du gouvernement à la Chambre, Mark Holland.
Le leader parlementaire du Nouveau Parti démocratique, Peter Julian, a écrit sur Twitter que ses homologues des autres partis et lui ont accepté vers 4 h 30 vendredi d'annuler la séance qui devait commencer à 7 h.
Il a ajouté que tous espéraient que les manifestants quitteraient les lieux pacifiquement dans les prochaines heures.
M. Holland a finalement annoncé vendredi soir que la Chambre reprendra le débat samedi.
«Je me réjouis du débat historique et approfondi qui s'annonce. Les députés débattront de cette question pendant les deux jours de la fin de semaine, ainsi que lundi. Le vote final sur la motion aura lieu lundi à 20 h», a-t-il écrit sur Twitter vers 21 h 50.
La Chambre reprendra le débat samedi sur l'utilisation de la Loi sur les mesures urgence des blocages illégaux. Le Président & tous les partis ont suivi les conseils de la sécurité pour annuler la séance aujourd'hui. La sécurité des députés & de tous les employés est primordiale.
— Mark Holland (@markhollandlib) February 19, 2022
Plus tôt, il avait assuré que chaque député qui souhaite s'exprimer en Chambre pourrait le faire lors de ce débat «incroyablement historique et important».
Les élus ont débattu vendredi jusqu'à minuit. Des débats étaient prévus sans arrêt jusqu'à lundi prochain, 19 h 30, exception faite de pauses nocturnes, de minuit à 7 h.
Le président du Sénat, George Furey, a également annoncé en matinée l'ajournement des travaux de la chambre haute après avoir consulté les groupes parlementaires reconnus. La reprise est prévue lundi, à 14 h.
«Aux termes du Règlement du Sénat, le Président peut prolonger une période d'ajournement s'il est d'avis que l'intérêt public n'exige pas que le Sénat se réunisse à la date et à l'heure précédemment fixées», a indiqué son bureau dans un communiqué.
Les députés et le Sénat doivent confirmer les dispositions de la Loi sur les mesures d'urgence qui sont entrées en vigueur en début de semaine.
Si la motion sur les mesures d'urgence est défaite dans l'une ou l'autre des deux chambres, l'application de la Loi sur les mesures d'urgence sera révoquée.