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Ce n'est qu'après Noël que les Albertains en sauront un peu plus sur l'avenir du charbon dans leur province.
Ce n'est qu'après Noël que les Albertains en sauront un peu plus sur l'avenir du charbon dans leur province.
Au début de 2022 - le gouvernement ne dit pas exactement quand - la ministre de l'Énergie, Sonya Savage, publiera deux rapports qui détermineront l'avenir de l'extraction du charbon dans les contreforts bien-aimés des montagnes Rocheuses et de la zone du versant est de la province. Le premier rapport résumera les points de vue des Albertains qui ont déposé un mémoire, le second fera des recommandations.
«Le choix est clair. Soit vous construisez une mine, soit vous ne le faites pas», a déclaré le maire de High River, Craig Snodgrass, qui s'oppose à l'exploitation minière.
«Il n'y a pas de terrain d'entente ici, pas d'équilibre à trouver», a-t-il affirmé.
Pour Katie Morrison de la Société pour la nature et les parcs du Canada, il ne sert à rien d'interdire l'exploitation de certaines zones des montagnes et d'en laisser d'autres aux entreprises minières. Toute la région partage la même valeur environnementale, y compris l'approvisionnement en eau potable pour la majeure partie de l'Alberta.
«Je ne peux pas penser à une zone qui ne contiendrait pas ces (valeurs) que nous pourrions considérer comme une zone de sacrifice», a-t-elle ajouté.
Les sociétés minières, elles aussi, savent ce qui est en jeu.
«Nous attendons une politique très claire, qui accepte ou non l'exploitation du charbon sur certaines terres», a déclaré le directeur de Montem Resources, Peter Doyle, qui a récemment déposé un projet pour l'exploitation de l'une de ces mines.
Le problème a explosé au printemps 2020 lorsque le gouvernement conservateur uni a annoncé qu'il supprimerait les règles qui protégeaient depuis 1976 le versant est des Rocheuses de l'exploitation du charbon à ciel ouvert. Au moins six entreprises se sont emparées de vastes étendues de terres, pour la plupart vierges jusqu'alors, abritant des espèces menacées ainsi que des sources d'eau.
La réaction de la population albertaine a été rapide et furieuse, unissant les amoureux de la nature, les éleveurs en milieu rural et les vedettes de la musique country.
La ministre de l'Énergie a été contrainte de rétablir les mesures de protection et de cesser de vendre des baux d'exploration. Elle a ensuite mis sur pied un comité pour entendre les Albertains.
Ce comité a reçu plus de 1000 documents envoyés par courriel et 170 mémoires, ainsi que des documents connexes provenant de 67 réunions tenues dans toute la province. Les deux rapports doivent être présentés à Mme Savage le 31 décembre. Elle a promis qu'ils seraient publiés au cours de la nouvelle année.
Le président du comité, Ron Wallace, a affirmé que les Albertains sont fortement opposés à l'exploitation du charbon.
Le maire de High River, Craig Snodgrass, dont le conseil municipal a adopté une motion demandant l'arrêt de tout développement minier et le nettoyage des impacts de l'exploration, a soutenu qu'il serait préférable que cela soit reflété par le contenu du rapport.
Mme Morrison a, pour sa part, indiqué qu'avec la foresterie, l'énergie, l'élevage, les loisirs et maintenant le charbon, les zones du versant est des montagnes Rocheuses de l'Alberta sont parmi les paysages les plus fréquentés de l'Ouest canadien. Elle espère que les recommandations comprendront une sorte de vision globale pour la région.
«Nous en attendons (une) depuis plus d'une décennie», a-t-elle laissé tomber.
Pendant ce temps, l'entreprise de M. Doyle demeure dans l'incertitude. Il a affirmé qu'il a dû licencier la plupart de ses employés et que les plans de forage de l'été prochain sont en jeu.
«Nous ne ferons pas ce forage si nous pensons que la mine ne sera pas exploitée.»
Il a dit qu'il pensait toujours qu'il y avait une place pour des projets comme celui de Tent Mountain, proposé pour un site déjà exploité. Si l'Alberta en décide autrement, l'entreprise Montem propose alors un projet d'énergie renouvelable qui reprendrait une partie de l'infrastructure de l'ancienne mine.
«Si nous ne voyons aucun espoir d'obtenir l'approbation pour l'exploitation de la mine, nous ne prendrons pas la décision d'investir dans ce projet», a déclaré M. Doyle.
Il a ajouté qu'il suffisait de publier le rapport et de le lui faire savoir. «Je suis un peu inquiet, étant donné la situation politique, ils pourraient simplement s'asseoir dessus».
Mme Savage a refusé une demande d'entrevue, disant qu'elle ne voulait pas parler des rapports avant qu'ils ne soient publiés.
Selon M. Snodgrass, toute tentative d'aménagement d'une mine ou de création d'une échappatoire pour une mine va se heurter à une grande opposition.
«La lutte continue», a-t-il dit. «Elle ne s'arrêtera pas.»
Pour sa part, M. Doyle reconnaît que «cela rend Noël un peu tendu».
«Les gens me demandent ce qu'il va se passer, mais je ne sais pas», a-t-il affirmé.
«C'est comme pour Noël. J'attends de voir ce qu'il y a dans le paquet».