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«L'enjeu de l'itinérance ne doit pas devenir un jouet électoral», plaide QS

QS propose la tenue d'un sommet transpartisan pour s'attaquer à la crise de l'itinérance sur le territoire montréalais.

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Mort d'une personne en situation d'itinérance: QS sonne l'alarme MTLNI-QS ITINERANCE

Québec solidaire (QS) est d'avis que les élus de tous les paliers de gouvernement doivent s'engager à faire partie de la solution pour s'attaquer à la crise de l'itinérance à Montréal et propose donc jeudi de tenir un sommet transpartisan «pour établir une feuille de route afin de s'attaquer aux enjeux de cohabitation».

«On est inquiet, très inquiet, on vit une crise sans précédent de l'itinérance, c'est une crise nationale, mais l'épicentre est à Montréal, cette crise a commencé ici, à la place Émilie Gamelin, mais elle s'étend maintenant partout», a affirmé jeudi en point de presse Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire.

Québec solidaire veut à tout prix éviter que l'enjeu de l'itinérance ne devienne un jouet électoral «sur-politisé», alors que les Québécois seront appelés aux urnes trois fois au cours des trois prochaines années pour des élections au municipal, au provincial et au fédéral.

«Cela va donner lieu à des dérapages aux dépens des personnes itinérantes et ça ne réglera en rien les enjeux de cohabitation. On ne peut ni accepter que des gens doivent vivre dans la rue, ni que des familles craignent d'aller dans un parc ou que des femmes aient peur de prendre le métro.»
- Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire

Outre les élus de Montréal issus des différents paliers de gouvernement, Québec solidaire souhaite que le sommet puisse aussi réunir les sociétés de transport, les services de police, la direction régionale de la santé publique, et les experts du milieu communautaire.

Les thèmes de la concentration des ressources, les heures de découverture des services, ainsi que la création d’espaces de dialogue pour les citoyens seraient notamment abordés à ce sommet, selon QS.

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«Plus il manquera de ressources en itinérance et plus la cohabitation sociale sera difficile dans nos différents quartiers. Les élus et les acteurs du milieu doivent donc faire preuve de leadership et s’entendre sur une feuille de route commune pour s’attaquer au dossier, d’où la proposition d’un sommet transpartisan [...]», a souligné Guillaume Cliche-Rivard, responsable solidaire en matière d’Itinérance.

Gabriel Nadeau-Dubois et Guillaume Cliche-Rivard ont envoyé une lettre officielle au chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, à celui du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay ainsi qu'au chef du Parti québécois (PQ), Paul Saint-Pierre Plamondon afin de partager cette proposition d’un Sommet montréalais sur la crise de l’itinérance. Une lettre a aussi été envoyée à la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

«Travaillons ensemble pour garantir la sécurité des familles tout en assurant le soutien nécessaire aux personnes en situation d’itinérance. Ce sommet pourrait poser les bases d’un effort commun pour trouver des solutions durables à ces enjeux et promouvoir une cohabitation harmonieuse dans nos quartiers», ont-ils écrits dans la lettre.

«On n'est pas en pénurie de solutions. On est en pénurie de leadership politique. Et quand je dis ça, je n'attaque ni le gouvernement du Québec ni la ville de Montréal. Tout le monde fait son possible, nous aussi, les groupes aussi, mais on n'est pas en train de relever le défi collectivement. Il y a de plus en plus de gens dans la rue», a ajouté Gabriel Nadeau-Dubois, selon qui il faut «créer un leadership partagé» et commun.

Les députés de Québec solidaire ont également indiqué qu'à très court terme, avant même le début d'un sommet et en prévision de l'hiver, il faut créer des haltes-chaleur et augmenter le nombre de refuges pour itinérants.

Le conseiller municipal à la Ville de Montréal Robert Beaudry abonde dans ce sens.

«C’est une bonne nouvelle que l’opposition et députés locaux arrivent avec des solutions et amène la question au Salon bleu. La situation est alarmante dans les rues de Montréal et on doit collaborer, tous ensemble, à la mise en place d’actions pour répondre à la crise de l’itinérance et la Ville est fermement engagée en ce sens», a-t-il affirmé.

«Nous développons notre équipe EMMIS partout sur le territoire, nous identifions des lieux pour ouvrir de nouvelles ressources, nous précédons aussi justement à des achats de terrains pour soutenir le travail du réseau de la santé et des organismes communautaires et développons un nouveau projet d’abris modulaires avec accompagnement.»

La réaction de la CAQ

Le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, rappelle que l'Union des municipalités du Québec a tenu un Sommet sur l'itinérance l'an dernier et que le gouvernement y était présent.

«Et nous serons présents aux prochains États généraux de l’itinérance du 27 au 29 novembre, et où nous sommes certains que la cohabitation sera l’objet de plusieurs discussions. L’enjeu de la cohabitation est également au cœur d’un chapitre complet du premier plan d’action global en matière d’itinérance que l’on suit depuis 2021», a déclaré M. Carmant dans une réponse écrite.

Nous avons mis en place des Tables intersectorielles dans chaque région afin de mieux coordonner les efforts entre les acteurs communautaires, municipaux et gouvernementaux. De plus, un comité où siègent le MSSS, le MAMH et la SHQ, formulera bientôt des recommandations pour clarifier les rôles et responsabilités de chaque acteur impliqué dans la lutte contre l’itinérance, assurant ainsi une meilleure collaboration à tous les niveaux.»

-Avec des informations de La Presse canadienne