Santé

Legault prévoit encore plusieurs mois de négociations difficiles avec les médecins de famille

Le chef caquiste a dit que son gouvernement allait tenir tête à la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec

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François Legault accompagné de sa ministre des Transports, Geneviève Guilbault (à gauche), et de son ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, à l'Assemblée nationale le 7 juin 2024 lors du bilan de fin de session parlementaire. François Legault accompagné de sa ministre des Transports, Geneviève Guilbault (à gauche), et de son ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, à l'Assemblée nationale le 7 juin 2024 lors du bilan de fin de session parlementaire. (La Presse canadienne )

Les Québécois devront prendre leur mal en patience: les négociations du gouvernement avec les médecins de famille pourraient prendre «plusieurs mois», a laissé entendre le premier ministre François Legault vendredi.

Et les impacts se font sentir: le nombre de rendez-vous offerts sur le Guichet d'accès à la première ligne (GAP) est passé de 17 604 dans la semaine du 18 mai à 1133 pour la semaine du 29 juin. 

En conférence de presse pour faire son bilan au dernier jour de la session parlementaire à Québec, le chef caquiste a dit que son gouvernement allait tenir tête à la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), contrairement aux gouvernements précédents, selon lui.

Une entente qui accordait 120 $ pour la prise en charge de chaque nouveau patient a pris fin le 31 mai, et depuis, le nombre de plages de rendez-vous disponibles par l'entremise du GAP a chuté dramatiquement.

M. Legault a dit souhaiter que les médecins de famille soient «quand même responsables», même si la FMOQ se défend d'avoir donné un mot d'ordre à ses membres.   

«Il va falloir se battre jusqu'au bout» dans les négociations avec la FMOQ, a-t-il évoqué.

Questionné à savoir s'il disait ainsi aux Québécois en attente d'un rendez-vous que l'affrontement à la table de négociations allait être long et ardu, M Legault a répondu: «quand je regarde l'état des négociations, on est très loin d'une entente, ça pourrait prendre plusieurs mois».

Mais son équipe a peu après précisé qu'il ne répondait pas concernant le renouvellement de la prime de 120 $ pour la prise en charge, mais bien concernant le renouvellement de la plus large entente-cadre avec la FMOQ.

On a assuré qu'on ne voulait «pas envoyer le mauvais message» dans le contexte délicat et difficile de ces négociations.  

Les données sur les rendez-vous offerts par l'entremise du GAP illustrent une tendance à la baisse, plus l'échéance du 31 mai approchait. Selon les données du ministère de la Santé, dans la semaine du 25 mai, il y avait 18 398 rendez-vous accessibles; la semaine du 1er juin, 6396; la semaine du 8 juin, 5809; la semaine du 15 juin, 5400; la semaine du 22, 3835; et la semaine du 29 juin, 1133.

Concernant les enjeux à négocier, la semaine dernière, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a d'ailleurs lancé un appel au «courage» aux fédérations de médecins, à propos de la tarification de leurs actes.  

«Est-ce qu'on est capable d'avoir le courage de repenser certains de nos honoraires, de nos tarifications pour mieux tenir compte de la population vieillissante? Est-ce qu'on pourrait s'assurer qu'une tarification différente pour aller à domicile pourrait être mieux adaptée pour justement favoriser les soins à domicile?»

À la période de questions vendredi, M. Legault a fait savoir qu'il ne pourra jamais y avoir d'amélioration «importante» dans les soins, les services et l'accessibilité en santé s'il n'y a pas de «vraie prise en charge par les médecins de famille» et s'il n'y a pas de «flexibilité» dans les négociations avec le syndicat des infirmières, la FIQ. 

Le chef intérimaire de l'opposition officielle, Marc Tanguay, y a vu l'admission d'un mauvais bilan du gouvernement caquiste. 

«Qu'est-ce qu'il vient de dire? (...) Ils n'ont donc jamais réussi à améliorer les soins de santé. C'est l'aveu même de la bouche du premier ministre. Il est dans sa sixième année, déficit record, et, en santé, on ne réussira jamais à améliorer les soins.»

Patrice Bergeron

Patrice Bergeron

Journaliste