Politique

Legault encense Carney, mais n'a pas parlé d'immigration avec lui

Publié

ac590c92348f7330fd3370711674acb3ffea4184c0c373ef1f4613a201da47f7.jpg Le premier ministre du Québec, François Legault, lors de la période des questions à l'Assemblée nationale, le mardi 3 juin 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot ( LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot)

Le premier ministre François Legault est tombé sous le charme de son homologue fédéral Mark Carney, mais il a évité une pomme de discorde: l'immigration. 

De retour de la conférence des premiers ministres qui s'est déroulée lundi à Saskatoon, il a salué le discours économique du nouveau chef du gouvernement libéral fédéral.

«On a eu une excellente réunion», a d'abord déclaré M. Legault dans une courte mêlée de presse avant de se rendre à la période de questions à l'Assemblée nationale, mardi.

«Je n'ai jamais autant parlé d'économie avec un premier ministre du Canada que hier, ça fait du bien», a-t-il poursuivi. 

La veille, le premier ministre ontarien Doug Ford avait chantonné «Love is in the air», à l'issue d'une réunion qui n'a pourtant pas abouti à des engagements fermes. 

Néanmoins, les premiers ministres s'étaient entendus sur l'importance de mieux exploiter les ressources canadiennes, que ce soit le pétrole ou les minéraux critiques, en vue de rompre la dépendance envers les États-Unis.

M. Legault voulait mousser deux chantiers qui selon lui correspondent aux priorités du fédéral: faire payer une ligne de transport d'électricité qui reliera les projets de centrales communes de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec sur le fleuve Churchill; et le projet d'agrandissement du Port de Montréal à Contrecœur, en Montérégie.

M. Carney s'est montré favorable aux deux projets.

Le premier ministre caquiste a toutefois évité un contentieux qui dure depuis longtemps avec Ottawa, le flux d'immigration, une compétence partagée puisque les deux ordres de gouvernement ont des programmes avec leurs critères propres. 

Québec reproche à Ottawa d'admettre tellement de nouveaux arrivants qu'il est difficile de leur fournir un toit ou des services, en santé, en éducation, en petite enfance. 

À la période de questions, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a rappelé que la Coalition avenir Québec s'était pourtant engagée à rapatrier tous les pouvoirs en immigration et à abaisser les seuils d'immigration.

«Le premier ministre blâme le fédéral et dit: 'ça me prend les pleins pouvoirs en immigration, c'est une question de survie de la nation'. Allez-vous poser la question à Mark Carney? Allez-vous aller obtenir ces pleins pouvoirs là dont vous avez besoin? Et hier (lundi) on n'a pas entendu parler de ce sujet-là.»

«L'objectif de la réunion, c'était de parler de projets économiques, a répondu M. Legault. Puis on a déposé un certain nombre de projets économiques.»

Selon le premier ministre, Ottawa est déjà au courant des doléances du Québec, soit de réduire de moitié l'immigration du ressort du fédéral, de 400 000 à 200 000.

«On pense qu'on va y arriver avec des négociations avec le gouvernement fédéral», a-t-il fait savoir.