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Le niveau de la rivière Chilcotin devrait atteindre à des endroits des niveaux comparables au ruissellement printanier.
Un gigantesque glissement de terrain qui crée un embâcle sur la rivière, puis un torrent d'eau qui s'infiltre par une brèche dans le barrage, emportant de grands arbres et des débris en aval: voilà le pouvoir de Mère Nature, déclare un leader autochtone de la Colombie-Britannique, qui est profondément préoccupé par l'impact des eaux tumultueuses sur les migrations critiques du saumon.
Joe Alphonse, président du gouvernement Tsilhqot'in, a déclaré mardi qu'il était «soulagé» que le barrage créé par le glissement de terrain de la semaine dernière sur la rivière Chilcotin se soit brisé. Il espère maintenant que cet afflux d'eau ne cause pas trop de dommages aux biens et aux personnes en aval de la rivière Chilcotin.
Les responsables du gouvernement de la Colombie-Britannique affirment qu'il existe un risque d'autres glissements de terrain et d'érosion des berges, alors que l'immense réservoir formé en amont de l'embâcle s'écoule maintenant vers le fleuve Fraser. L'embâcle a bloqué le cours de la rivière Chilcotin pendant des jours.
M. Alphonse a déclaré qu'à sa connaissance, au moins un bâtiment patrimonial sur les rives a été emporté lorsque l'eau a commencé à s'écouler au-dessus de l'embâcle lundi.
M. Alphonse a souligné que le glissement de terrain et les dommages causés par les eaux tumultueuses pourraient avoir un impact sur les migrations critiques de saumons qui se dirigent vers les zones de frai en amont de la rivière Chilcotin et du lac Chilko.
Il a déclaré que la précieuse remonte du saumon sockeye, qui parcourt actuellement le fleuve Fraser, devrait arriver à la rivière Chilcotin en fin de semaine, alors que certains saumons chinooks sont déjà passés par la zone de l'embâcle, mais que d'autres sont toujours dans la rivière en aval du glissement de terrain.
«Nous avons besoin de ces saumons sauvages, a déclaré M. Alphonse. Nous avons toujours mangé du saumon sauvage, de l'orignal sauvage et du cerf sauvage. Nous dépendons du saumon sauvage. Lorsque vous vivez au seuil de la pauvreté, vous ne pouvez pas vous permettre d'acheter de la nourriture dans un magasin de produits diététiques.»
Il a demandé au ministère des Pêches d'adopter des restrictions «automatiques» sur la pêche sportive et commerciale afin de protéger le saumon de la rivière Chilcotin et du lac Chilko.
«Nous ne voulons pas entendre d'excuses pour la remonte au lac Chilko, a-t-il déclaré. Nous voulons du leadership et des solutions. Nous avons l'une des dernières rivières pures en Amérique du Nord. Il n'y a aucune pollution dans nos rivières.»
Le ministère des Pêches a déclaré mardi dans un communiqué que, sur la base du calendrier historique, il estime que la majorité des saumons chinook adultes qui reviennent dans la rivière Chilcotin cette saison ont migré au-delà de l'embâcle avant le glissement de terrain de la semaine dernière.
Il a également indiqué que la majorité des saumons sockeye adultes devraient arriver au confluent de la rivière Chilcotin et du fleuve Fraser vers la troisième semaine d'août, et les saumons cohos pas avant le début de l'automne.
Connie Chapman, de la direction provinciale de la gestion de l'eau, affirme que l'afflux soudain d'eau après la rupture du barrage lundi matin se dirigera vers le fleuve Fraser, et la modélisation montrait qu'il atteindrait dès mardi la localité de Hope.
Mme Chapman souligne que le niveau de la rivière Chilcotin devrait atteindre à certains endroits des niveaux comparables au ruissellement printanier, s'écoulant à travers le canyon du Fraser jusqu'à la localité de Hope, ce qui entraînera une augmentation du niveau de la rivière d'environ un mètre.
Mais une fois que toute cette eau arrivera dans le fleuve Fraser, elle aura plus d'espace pour se répandre dans le delta et les autorités surveilleront alors comment et où finiront les débris, indique Mme Chapman.
Le ministre de l'Eau et des Ressources, Nathan Cullen, a déclaré que des experts de la province, des Premières Nations et du ministère fédéral des Pêches «ont travaillé sans relâche» à la suite du glissement de terrain. L'événement de la semaine dernière est entré dans une «nouvelle phase» lundi après la brèche dans l'embâcle formé par la terre et les débris.
Le ministre Cullen soutient que les risques diminuent après la rupture du barrage, mais la possibilité de nouveaux glissements de terrain dus à l'instabilité des pentes demeure «préoccupante».
M. Alphonse estime toutefois que le gouvernement n'a pas fait suffisamment d'efforts pour travailler avec les Tsilhqot'in, choisissant plutôt de «semer la peur chez tout le monde».
«Nous n'avons pas besoin d'eux sur notre territoire, en ce qui me concerne. La prochaine fois, on leur dira de ne pas s'en mêler.»