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Les électeurs doivent se rendre aux urnes lundi dans ce qui devrait être une course serrée entre les deux partis dominants de l'Alberta.
La cheffe du Nouveau parti démocratique (NPD) de l'Alberta, Rachel Notley, a fait un dernier discours aux électeurs dimanche pour renverser le gouvernement du Parti conservateur uni (PCU) de Danielle Smith dans le but de remporter une victoire surprise aux élections provinciales.
«Dans cette salle, nous partageons les valeurs de l'Alberta. Ce n'est pas le cas de Danielle Smith et son Parti conservateur uni», a mentionné Mme Notley aux supporters présents lors d'un rassemblement en après-midi à Edmonton.
«Mes amis, tant que nous restons unis, nous pouvons et nous gagnerons cette chose. Construisons ensemble un avenir.»
Les électeurs doivent se rendre aux urnes lundi dans ce qui devrait être une course serrée entre les deux partis dominants de l'Alberta.
Mme Smith ne s'est pas rendue disponible pour les journalistes dimanche et a fait un ultime effort pour des centaines de personnes réunies lors d'un rassemblement à Calgary jeudi.
«Cette élection sera importante pour de nombreuses raisons. Cela aura de l'importance pour l'économie. Cela aura de l'importance pour l'abordabilité. Cela aura de l'importance pour les soins de santé. Cela aura de l'importance pour la sécurité publique», a exprimé Mme Smith dans son discours.
«Le Parti conservateur uni a un plan solide et stable sur lequel les Albertains peuvent compter, un plan qui fera croître l'économie, rendra la vie plus abordable, rendra nos rues sûres et améliorera les soins de santé pour tous les Albertains.»
Danielle Smith et Rachel Notley conviennent que le vote sera l'un des plus importants depuis des décennies, mettant en vedette deux dirigeantes dans la cinquantaine qui ont été à la fois première ministre et cheffe de l'opposition.
La campagne s'est concentrée sur l'économie et les soins de santé.
Selon Danielle Smith, si Mme Notley devenait la première première ministre à perdre son poste puis à le retrouver, l'Alberta reviendrait aux jours sombres de 2015-2019. Pendant cette période, les bas prix du pétrole – associés à des hausses d'impôts – ont mis à mal une économie chancelante, entraînant des déficits massifs de plusieurs milliards de dollars et une dette qui monte en flèche.
Mme Smith a promis de faire en sorte que l'Alberta conserve le régime fiscal le plus bas au Canada. Elle a promis qu'un autre mandat pour un gouvernement conservateur verrait l'introduction d'une loi rendant obligatoire un référendum avant toute hausse de l'impôt sur le revenu des particuliers ou des sociétés. Il y aurait également des modifications fiscales au profit de ceux qui gagnent plus de 60 000 $ par an, ce qui coûterait 1 milliard $ par an au Trésor.
Le NPD, lui aussi, promet de maintenir le régime fiscal le plus bas en Alberta. Il mettrait fin à l'impôt sur les petites entreprises et ferait passer l'impôt sur le revenu des sociétés de 8 % à 11 %, ce qui, selon eux, aiderait à payer les investissements tout en maintenant le taux d'imposition des sociétés le plus bas au Canada. Le NPD promet également une législation cet été pour contrer les politiques du PCU qui ont augmenté les services publics, l'assurance automobile, une série de frais et les frais de scolarité.
Les deux dirigeantes se sont engagées à préserver le système de santé financé par l'État tout en créant davantage d'équipes de soins primaires – des médecins accompagnés de spécialistes tels que des infirmières et des thérapeutes – afin que davantage d'Albertains puissent accéder à un médecin de famille et ne pas obstruer les services d'urgence pour les soins.
Le NPD a critiqué Mme Smith pour les commentaires qu'elle a faits dans le passé, incitant les Albertains à payer de leur poche les soins médicaux nécessaires, comme les visites chez le médecin, estimant qu'il s'agissait d'un élément fondamental pour assurer la viabilité du système.
Mme Smith n'a pas démenti ces propos, mais elle a précisé qu'elle s'engageait en faveur de l'assurance-maladie, conformément aux directives de son caucus, et que la preuve en était l'accord de financement à long terme conclu avec le gouvernement fédéral.
Le NPD doit marcher sur une corde raide pour faire ce qu'il n'a jamais fait auparavant : vaincre un parti conservateur dans une élection générale dominée par deux partis.
Il a remporté les élections en 2015 grâce au partage des voix entre les progressistes-conservateurs au pouvoir et le parti d'opposition Wildrose. Les progressistes-conservateurs et le Parti Wildrose ont uni leurs forces pour créer le Parti conservateur uni en 2017 et sous la direction de Jason Kenney, ont obtenu 63 sièges et une majorité - contre 24 sièges pour le NPD de Mme Notley - en 2019.
Pour gagner cette année, le NPD devrait maintenir sa domination à Edmonton, renverser la majorité à Calgary et espérer de l'aide dans les petites villes, tout en battant de nombreux députés sortants du PCU – y compris des ministres, pour faire basculer 20 sièges dans la législature qui en compte 87.
Les sondages suggèrent que le gouvernement de Mme Smith poursuivra sa domination quasi totale dans les zones rurales et les petits centres, lui donnant un coussin d'environ 40 sièges pour atteindre le chiffre magique 44.
Une défaite de Mme Notley serait la deuxième lors des trois dernières élections et pourrait susciter des questions quant à savoir si la fille de l'ancien chef du NPD de l'Alberta, Grant Notley, a poussé le parti aussi loin qu'il peut aller.
Une défaite de Mme Smith ferait d'elle la conservatrice albertaine la plus influente de ces 15 dernières années, pour les mauvaises raisons.