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L'agence indique que les crimes sans violence ont eu un effet significatif sur la baisse de l'IGC global en 2024.
Statistique Canada rapporte que le volume et la gravité des crimes déclarés par la police au Canada ont diminué de 4 % l'an dernier, après avoir affiché trois années consécutives d'augmentations.
L'agence indique que les crimes sans violence ont eu un effet significatif sur la baisse de l'Indice de gravité de la criminalité (IGC) global en 2024.
L'IGC sans violence, qui comprend les infractions contre les biens et les infractions relatives aux drogues, a diminué de 6 % l'an dernier, après une hausse de 9 % de 2021 à 2023.
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Parmi les facteurs à l'origine de cette baisse, on compte un recul de 17 % du taux de vols de véhicules à moteur depuis 2023, pour atteindre 239 incidents par 100 000 habitants.
Le rapport attribue cette tendance aux importantes baisses enregistrées par le Québec, qui rapporte 27 % moins de vols de voitures, et par l'Ontario, qui enregistre une diminution de 18 %.
À Montréal, l'IGC a diminué de 3 %, alors que la ville de Québec a rapporté une augmentation de 3 %.
Ce renversement de tendance fait suite à une hausse de trois ans des vols de voitures déclarés par la police, après le creux historique enregistré en 2020, a indiqué Statistique Canada.
Le gouvernement fédéral a convoqué un sommet national sur la lutte contre le vol de véhicules l'an dernier et a publié un plan pour enrayer le problème.
Pour Liam McGuinty, vice-président de la stratégie au Bureau d'assurance du Canada, «il est clair» que les efforts concertés des forces de l'ordre et du gouvernement pour contrer les vols de voiture portent fruit.
«Mais il ne faut pas s'asseoir sur nos lauriers, a-t-il ajouté. Dans l'ensemble, les taux de vol sont peut-être en baisse d'une année à l'autre, mais le nombre de réclamations pour vol et leur montant demeurent bien plus élevés qu'il y a quelques années.»
L'IGC a été élaboré pour pallier les limites d'un taux de criminalité déclaré par la police, qui est influencé par des infractions à volume élevé, mais moins graves.
Les crimes plus graves se voient attribuer une pondération plus élevée dans l'indice, tandis que les crimes moins graves se voient attribuer une pondération plus faible. Par conséquent, les crimes plus graves ont un impact plus important sur l'indice par rapport à leur volume.
Statistique Canada affirme que l'IGC avec violence a diminué de 1 % en 2024 et a eu un effet comparativement plus faible sur le portrait global.
Cet indice avait augmenté pendant trois années consécutives et avait affiché une hausse de 15 % au cours de cette période.
Le taux d'homicides a diminué de 4 % en 2024, passant de 1,99 homicide pour 100 000 personnes à 1,91 homicide pour 100 000 personnes, selon Statistique Canada.
La police a signalé 788 homicides en 2024, soit huit de moins que l'année précédente.
Selon l’agence, il y a eu 28 femmes de plus qui ont été victimes d’homicide en 2024 que l’année précédente, tandis que le nombre d’hommes tués a diminué de 34. On a également constaté une forte augmentation de la proportion de femmes tuées par leur conjoint ou partenaire intime, passant de 32 % en 2023 à 42 % en 2024.
Le taux total de cybercrimes déclarés à la police a diminué de 9 % par rapport à l'année précédente.
«Cependant, grâce aux progrès technologiques et à l'accès généralisé à internet, l'incidence des cybercrimes a généralement augmenté au fil du temps», a indiqué Statistique Canada.
Par exemple, malgré cette baisse annuelle, le taux de cybercrimes déclarés à la police en 2024 (225 incidents pour 100 000 personnes) était plus de deux fois supérieur à celui de 2018 (92 incidents), la première année pour laquelle des données comparables ont été disponibles, a précisé l'organisme.
Les conservateurs fédéraux se sont appuyés sur les dernières données, affirmant que les «politiques inconsidérées et laxistes en matière de criminalité» du gouvernement libéral au cours de la dernière décennie ont réduit la sécurité des Canadiens, atténué la peur des criminels et affaibli la sécurité des rues.
Neil Boyd, professeur émérite à l'École de criminologie de l'Université Simon Fraser, a rappelé que malgré ces données encourageantes, des sondages suggèrent que davantage de Canadiens croient que la criminalité est en hausse dans leur quartier.
M. Boyd a expliqué que, même si les dernières données de Statistique Canada ne reflètent pas une telle tendance, les chiffres ne rendent pas compte de phénomènes que les gens pourraient observer, comme l'itinérance, la maladie mentale et la consommation de drogues.
«Nous ne constatons pas de hausses spectaculaires, mais nous constatons des changements dans nos quartiers», a-t-il précisé.
«Si vous vous promenez dans la rue et que vous voyez quelqu'un crier et hurler, et que vous voyez des gens fumer du crack, cela ne représente peut-être pas un crime violent, mais les gens se sentent moins en sécurité.»