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Cette stratégie ressemblerait un peu à celle adoptée par le VIH, qui se cache lui aussi dans les muqueuses pour échapper au système immunitaire.
Le virus de la COVID-19 pourrait se cacher dans les muqueuses de l'intestin et entraîner les symptômes de la COVID longue en maintenant le système immunitaire sur un pied d'alerte, porte à croire une nouvelle étude à laquelle a participé un chercheur de l'Université Laval.
Cette stratégie ressemblerait un peu à celle adoptée par le VIH, qui se cache lui aussi dans les muqueuses pour échapper au système immunitaire.
On retrouve dans l'intestin une flore microbienne qui nous permet de digérer nos aliments, a rappelé Jérome Estaquier, qui est professeur titulaire au département de microbiologie-infectiologie et d'immunologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval.
«Il y a donc une tolérance, c'est-à-dire que l'individu va accepter des choses et va donc éviter de trop répondre contre ces "agresseurs", a-t-il dit. Donc, finalement, c'est un site qui est plutôt favorable aux agents parce que notre système est plutôt compatissant.»
Le virus réussit donc à éviter une destruction totale en s'installant «dans un environnement plutôt favorable», a ajouté le professeur Estaquier.
Les chercheurs ont analysé des échantillons sanguins provenant de 127 personnes, dont la moitié souffraient d'une COVID longue, et de 37 personnes contrôles n’ayant pas été infectées. Ils disposaient aussi d’échantillons sanguins prélevés chez 72 de ces patients lors de la phase aiguë de leur infection.
Les chercheurs ont identifié chez environ huit sujets sur dix des marqueurs sanguins qui sont plutôt rares chez les patients n'ayant pas développé une forme longue de la COVID-19.
Certains de ces marqueurs détectés n'ont habituellement qu'une durée de vie de quatre ou six semaines, a expliqué le professeur Estaquier, et le fait que l'on puisse toujours les détecter six mois après l'infection initiale démontre que le virus demeure présent dans l'organisme.
DOSSIER | COVID longue
On commence normalement à évoquer une COVID longue après deux ou trois mois de symptômes. Le fait de pouvoir détecter des signes d'une réponse immunitaire six mois plus tard est donc surprenant, a admis le chercheur.
Cette découverte pourrait mener, dans un premier temps, au développement de tests qui permettront de détecter la présence du virus plusieurs semaines, voire plusieurs mois, après l'infection initiale, ce qui permettra de poser un diagnostic plus précis.
«Si on a du virus qui persiste après six mois et qui est responsable de ces différents troubles, et qu'il peut même y avoir du virus qui s'installe dans le cerveau, alors il faut trouver des thérapeutiques, peut-être antivirales, qui permettraient peut-être d'éliminer les foyers résiduels, et de réduire les conséquences de cette persistance virale qui est la cause de ces troubles», a conclu le professeur Estaquier.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal scientifique Nature Communications.