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Le tireur de Sault-Sainte-Marie avait déjà fait l'objet d'enquêtes dans le passé

Les enquêteurs ont indiqué que les événements de lundi soir dans cette ville du nord de l'Ontario étaient le résultat de violences conjugales.

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20231024161016-65382699df6b9f6dcb4e3e7cjpeg.jpg Five people – including three children and a shooter – were found dead in the northern Ontario city of Sault Ste. Marie after shootings at two homes, police said Tuesday, calling what happened a tragic case of intimate partner violence. A police forensic unit attends a crime scene on Second Line, in Sault Ste. Marie, Ont., Tuesday, Oct. 24, 2023. THE CANADIAN PRESS/Bob Davies (Bob Davies | La Presse canadienne)

La veille avant qu'un homme ne tue quatre personnes — dont trois enfants — à Sault-Sainte-Marie, la police de la ville du nord de l'Ontario a reçu un appel pour violence familiale provenant de l'une des maisons où le tireur a perpétré son carnage.

La police a fourni peu de détails sur cet appel, mais a indiqué mercredi que le tireur, qui n'a pas été identifié, avait été impliqué dans des enquêtes en lien avec sa partenaire intime dans le passé.

Lors d'une conférence de presse mercredi après-midi, le chef du corps policier, Hugh Stevenson, a relaté que la police avait reçu un appel dimanche au sujet de ce qui «pourrait être perçu comme de la violence conjugale». 

La police a mentionné que les coups de feu qui ont été tirés lundi soir étaient le résultat de violences conjugales. 

«Cette famille, cette communauté, ce pays vivent une tragédie considérable», a déclaré le chef de la police. 

«Au fur et à mesure que nous avançons, nous devons nous interroger sur les antécédents de ce comportement. En faisons-nous assez en tant que société? (...) Nous devons aborder ces situations plus tôt dans la vie et enseigner le respect des personnes», a-t-il ajouté. 

 

M. Stevenson a déclaré qu'il était également important que les membres de la communauté s'expriment s'ils étaient témoins d'un comportement inquiétant. 

La police a indiqué que le tireur s'était d'abord introduit par effraction dans une maison lundi soir et avait tué une femme de 41 ans. Il s'était par la suite dirigé vers une résidence secondaire et avait tué trois enfants âgés de 6, 7 et 12 ans — et avait tiré sur une autre femme, qui a survécu, toujours d'après la police.

Le tireur, âgé de 44 ans, a été retrouvé mort d'un coup de feu qu'il s'était lui-même infligé, selon la police. 

M. Stevenson a affirmé que la police a trouvé deux armes à feu — une arme d'épaule et une arme de poing — dans l'une des maisons où les trois enfants ont été retrouvés morts.

Les enquêteurs n'ont pas révélé l'identité des personnes impliquées, mais ont déclaré que le geste n'était pas un acte de violence aléatoire. 

Le conseil scolaire du district d'Algoma a déclaré que sa communauté ressentait «l'immense impact» de la perte de trois élèves. 

«Nous nous efforçons de soutenir tous nos élèves et notre personnel, sachant que le deuil est propre à chacun», a écrit la directrice de l'éducation du conseil, Lucia Reece, dans un communiqué. 

Le solliciteur général de l'Ontario, Michael Kerzner, a déclaré avoir parlé au chef de la police de la ville pour lui présenter ses condoléances.

«Il n'y a vraiment pas de mots que l'on puisse offrir à une famille qui a perdu trois beaux enfants, a-t-il déclaré à l'Assemblée législative mercredi. C'est une terrible tragédie.»

M. Kerzner a refusé de dire s'il reconsidérait le rejet par l'Ontario d'une recommandation visant à déclarer la violence entre partenaires intimes comme une épidémie. 

Il a indiqué que l'Ontario a débloqué des millions de dollars en subventions pour les services aux victimes et que les cadets du Collège de police de l'Ontario reçoit une formation spéciale sur la violence entre partenaires intimes.

La déclaration selon laquelle la violence entre partenaires intimes est une épidémie a été la principale recommandation du jury lors de l'enquête du coroner l'année dernière sur les décès de Nathalie Warmerdam, Carol Culleton et Anastasia Kuzyk en 2015 dans la région de Renfrew, dans l'est de l'Ontario. Les trois femmes ont été tuées par leur ancien partenaire.

Plus de 30 municipalités ont fait cette déclaration, mais l'Ontario a refusé, car «il ne s'agit pas d'une maladie infectieuse ou transmissible».

La province a également rejeté les recommandations visant à établir une commission indépendante sur la violence entre partenaires intimes et créer un rôle de porte-parole des survivants.

Cependant, le gouvernement travaille sur de nombreuses autres recommandations ou les a acceptées, y compris celle d'explorer les moyens de permettre aux gens de savoir si leur partenaire a des antécédents de violence entre partenaires intimes, à l'instar de la loi de Clare au Royaume-Uni.

Fakiha Baig

Fakiha Baig

Journaliste