Début du contenu principal.
Au Québec, le taux de chômage est passé de 5,7 % en mars à 6,0 % en avril.
L'économie canadienne a ajouté 7400 emplois en avril, ce qui n'a pas été suffisant pour empêcher le taux de chômage d'augmenter pour un deuxième mois consécutif.
Statistique Canada a rapporté vendredi que le taux de chômage a augmenté de 0,2 point de pourcentage en avril pour atteindre 6,9 % à l'échelle nationale, égalant ainsi un sommet atteint en novembre.
Avant la publication des données de Statistique Canada, un sondage mené auprès d'économistes révélait que ceux-ci prévoyaient un gain de 2500 emplois en avril et une augmentation plus modeste du taux de chômage, à 6,8 %.
Pendant ce temps, au Québec, le taux de chômage est passé de 5,7 % en mars à 6,0 % en avril, et ce, malgré une création nette de 18 000 emplois.
Sur les réseaux sociaux, le ministre des Finances, Eric Girard, a rappelé que cette création d'emplois a eu lieu «malgré un contexte difficile».
Statistique Canada a souligné qu'il s'agissait du premier mois depuis novembre où il y avait une création d'emplois importante au Québec. L'agence a toutefois indiqué que le taux de chômage a augmenté en raison d'un nombre plus élevé de personnes à la recherche de travail.
Le taux de chômage au Québec a donc atteint son niveau le plus élevé depuis octobre 2017 (6,1 %), si l'on exclut les années 2020 et 2021 qui ont été marquées par la pandémie de COVID-19.
Selon Statistique Canada, la hausse du taux de chômage à l'échelle du pays suggère que les employeurs n'embauchent pas aussi rapidement que la population augmente.
Il s'agissait d'un renversement de tendance par rapport au début de l'année, où la forte croissance de l'emploi coïncidait avec un ralentissement de la croissance démographique.
Le secteur manufacturier canadien a perdu 31 000 emplois en avril — principalement en Ontario —, les droits de douane imposés par les États-Unis ayant nui à l'industrie.
À partir de mars, les États-Unis ont imposé des droits de douane sur les importations canadiennes non conformes à l'Accord Canada–États-Unis–Mexique, ainsi que des taxes sectorielles sur l'acier, l'aluminium et les automobiles.
À Windsor, en Ontario, où l'industrie manufacturière est très présente, le taux de chômage a grimpé de 1,4 point de pourcentage pour atteindre 10,7 % le mois dernier, selon Statistique Canada.
Le secteur du commerce de gros et de détail a également perdu quelque 27 000 emplois en avril.
Cette baisse a été compensée par la création de 37 000 emplois dans l'administration publique, qui, selon Statistique Canada, étaient en grande partie des emplois temporaires liés aux élections fédérales.
Le salaire horaire moyen a augmenté de 3,4 % en avril, en légère baisse par rapport à 3,6 % en mars.
L'économiste en chef de la BMO, Doug Porter, a déclaré vendredi dans une note à ses clients que les détails du rapport sur l'emploi d'avril constituaient un résultat d'échec pour le marché du travail, la guerre commerciale étant une source évidente de faiblesse.
«Il s'agit des premières données importantes pour avril, et elles montrent que les droits de douane pèsent déjà lourdement sur l'économie», a-t-il soutenu.
Les chiffres de l'emploi d'avril constituent la dernière lecture que la Banque du Canada obtiendra sur la santé du marché du travail avant sa prochaine décision sur les taux d'intérêt, prévue le 4 juin.
La banque centrale a maintenu son taux directeur à 2,75 % lors de sa décision du mois dernier, mettant fin à une série de sept baisses consécutives, en attendant de plus amples précisions sur l'évolution du conflit commercial entre le Canada et les États-Unis.
Ali Jaffery, économiste principal à la CIBC, a déclaré dans une note que le dernier rapport sur l'emploi appuie la thèse d'un retour aux baisses en juin.
«Dans l'ensemble, nous constatons que le marché du travail, qui était faible à l'approche de la guerre commerciale, semble maintenant sur le point de s'effondrer», a affirmé M. Jaffery.
M. Porter a fait écho à cet avis, affirmant que les probabilités d'une baisse d'un quart de point pour juin sont désormais plus élevées.
Malgré l'incertitude économique liée au conflit commercial avec les États-Unis, la plupart des travailleurs ont mentionné à Statistique Canada qu'ils se sentent en sécurité dans leur emploi.
Environ 74 % des travailleurs âgés de 15 à 69 ans ont répondu par la négative lorsqu'on leur a demandé s'ils pensaient perdre leur emploi au cours des six prochains mois.