La ministre fédérale de l’Emploi exhorte le syndicat représentant les grévistes de Postes Canada à répondre aux dernières offres de la société d’État.
Patty Hajdu a indiqué aux journalistes, mercredi, en allant à la réunion du caucus libéral, que les deux parties avaient la responsabilité de trouver une solution à l’impasse, près de deux ans après le début des négociations.
«Ils connaissent tous le processus. Le processus consiste à négocier jusqu’à ce qu’ils parviennent à une entente acceptable pour tous», a-t-elle affirmé.
Mme Hajdu n’a pas répondu directement à une question concernant l’intervention du gouvernement fédéral pour mettre fin à la grève en invoquant l’article 107 du Code canadien du travail, comme l’a fait Ottawa lorsque les postiers ont débrayé pendant la période des Fêtes l’année dernière.
«Je m’attends à ce qu’ils voient les cartes sur table et qu’ils trouvent une entente», a-t-elle rétorqué.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a déployé des piquets de grève il y a près de deux semaines après qu’Ottawa a annoncé des changements radicaux au mandat de Postes Canada, qui permettraient au service postal en difficulté de restructurer ses activités.
Le STTP a dénoncé les changements, qui comprennent l'expansion des boîtes aux lettres communautaires et la fermeture de certains bureaux de poste ruraux, affirmant que le gouvernement outrepasse le processus de négociation.
Postes Canada a accueilli favorablement les changements proposés par le ministre dans un contexte de graves difficultés financières.
L’employeur a déposé de nouvelles propositions la semaine dernière, conservant une offre salariale de 13,56 % sur quatre ans, mais abolissant une prime à la signature et introduisant des dispositions relatives aux suppressions d’emplois prévues.
Le syndicat a qualifié ces offres de recul et a accusé Postes Canada de ne pas prendre les négociations au sérieux.
«Nous nous attendons à ce que, si le syndicat n’est pas satisfait de cette offre, il dépose une contre-offre», a souligné mercredi Mme Hajdu, précisant que des médiateurs fédéraux seront sur place pour aider les parties à trouver un terrain d’entente.
«C’est ainsi que fonctionnent la médiation et les négociations.»
Le STTP se prépare à une réunion mercredi soir avec le collègue de Mme Hajdu, Joël Lightbound, ministre de la Transformation du gouvernement, des Travaux publics et de l’Approvisionnement, qui est responsable de Postes Canada.
Le syndicat indique que cette réunion serait sa première rencontre en personne avec M. Lightbound et qu’elle porterait principalement sur les changements apportés au mandat d’Ottawa et sur les dernières propositions de Postes Canada.
Le STTP demande au ministre de revenir sur les changements qu’il a introduits il y a près de deux semaines, affirmant que ces mesures nuiraient à l’avenir à long terme du service postal.
La porte-parole de Postes Canada, Lisa Liu, tient à préciser que les changements apportés par le gouvernement fédéral ne prévoient pas la fin de la distribution quotidienne du courrier, mais seulement des modifications aux normes de distribution.
Les Canadiens peuvent s’attendre à ce qu’une lettre soit distribuée localement dans les deux jours selon les normes de distribution actuelles de Postes Canada, par exemple, ou dans tout le pays en quatre jours. Mais les changements apportés par Ottawa visent à assouplir ces normes afin de refléter la baisse du volume de lettres à l’ère moderne.
Selon le gouvernement fédéral, l’ajustement de ces normes afin que le courrier non urgent puisse être acheminé par voie terrestre plutôt que par voie aérienne pourrait permettre à Postes Canada d’économiser plus de 20 millions $ par an.
Postes Canada dispose de 45 jours pour répondre avec un plan de mise en œuvre des mesures du gouvernement à compter de l’annonce du 25 septembre.
