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L'approbation a été obtenue en deux votes après que des centaines de manifestants se sont frayé un chemin dans le Sénat mardi.
Le Sénat mexicain a voté mercredi en faveur de la réforme du système judiciaire du pays, éliminant ainsi le plus grand obstacle à une révision constitutionnelle controversée qui obligera tous les juges à se présenter aux élections. Selon les critiques, ce changement politisera le pouvoir judiciaire et menacera la démocratie mexicaine.
L'approbation a été obtenue en deux votes après que des centaines de manifestants se sont frayé un chemin dans le Sénat mardi, interrompant la session après que Morena, le parti au pouvoir du président sortant Andrés Manuel López Obrador, avait réuni les voix nécessaires pour faire passer la proposition.
Les employés du système judiciaire et les étudiants en droit protestaient depuis des semaines, affirmant que le plan, en vertu duquel tous les juges seraient élus, pourrait menacer l'indépendance judiciaire et saper le système.
La semaine dernière, la législation a été adoptée à la chambre basse, où Morena et ses alliés détiennent une vaste majorité. L'approbation par le Sénat a constitué le plus grand obstacle et a nécessité des défections des partis d'opposition.
L'une d'elles est venue mardi du Parti d'action nationale (PAN), un parti d'opposition conservateur, après qu'un député qui s'était précédemment prononcé contre la réforme a pris un congé pour des raisons médicales et que son père, un ancien gouverneur, a suggéré qu'il voterait pour la proposition. Le député a fini par retourner à son siège pour donner à la proposition le dernier vote dont elle avait besoin.
Les deux votes du Sénat ont été de 86 contre 41.
La proposition doit maintenant être ratifiée par les législatures d'au moins 17 des 32 États du Mexique. Le parti au pouvoir est censé avoir le soutien nécessaire, après avoir obtenu des gains importants aux dernières élections. La législature d'Oaxaca est devenue la première à la ratifier quelques heures seulement après l'approbation du Sénat.
La présidente élue Claudia Sheinbaum, qui prendra ses fonctions le 1er octobre, a félicité les législateurs pour avoir adopté la réforme.
L'élection des juges «renforcera la justice dans notre pays», a écrit Mme Sheinbaum sur le réseau social X. «Le régime de corruption et de privilèges est chaque jour un peu plus derrière nous et une véritable démocratie et un véritable État de droit sont en train d'être construits.»
M. López Obrador a reconnu mercredi que beaucoup de gens étaient contre le plan, mais a déclaré qu'il était «extrêmement important de mettre fin à la corruption et à l'impunité». «Nous allons faire beaucoup de progrès lorsque le peuple pourra élire librement les juges, les magistrats et les ministres», a-t-il soutenu.
Certains experts et observateurs ont cependant suggéré que la refonte pourrait avoir l'effet inverse et permettre aux individus corrompus et aux criminels d'avoir plus d'influence sur le système judiciaire.
Mardi soir, quelques heures seulement après que le parti au pouvoir semblait avoir obtenu les votes dont il avait besoin, des manifestants armés de tuyaux et de chaînes ont fait irruption dans la salle du Sénat. Ils jugent que les législateurs n'écoutent pas leurs demandes.
«Le système judiciaire ne va pas tomber», ont crié les manifestants, brandissant des drapeaux mexicains et des pancartes s’opposant à la réforme. Ils ont été rejoints par un certain nombre de sénateurs de l’opposition, qui ont scandé des slogans dans la salle.