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La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, accueillera M. Blinken à Ottawa jeudi pour des discussions formelles.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, sera à Ottawa et à Montréal cette semaine, en prévision d'un important sommet mondial et d'une possible intervention militaire en Haïti.
Cette visite survient moins d'un mois après que son homologue, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se soit rendue à Washington. Leurs collaborateurs assurent tout de même que les deux représentants ont encore beaucoup d'enjeux à aborder.
«Vous n'avez pas besoin d'une excuse pour rendre visite à une amie et voisine», a répondu aux journalistes l'adjoint de M. Blinken pour l'occident, Brian Nicholls.
Le secrétaire Blinken doit arriver à Ottawa jeudi pour participer à des discussions formelles avec la ministre Joly et le premier ministre Justin Trudeau sur la crise humanitaire en Haïti, le soutien à l'Ukraine, les droits de la personne en Iran et la politique nord-américaine en matière de réfugiés.
La situation haïtienne devrait occuper une place importante alors que le Canada et les États-Unis tentent de répondre à la demande d'intervention militaire étrangère formulée par le gouvernement.
Le gouvernement par intérim opère dans le chaos depuis juillet 2021 quand le président Jovenel Moïse a été assassiné.
Depuis septembre, des groupes armés ont bloqué l'accès aux réserves de carburant, ce qui a entraîné une pénurie de produits de base, d'eau potable et de services médicaux. Tout cela à travers une éclosion de choléra.
Le Canada et les États-Unis ont envoyé des véhicules blindés et les Nations unies songent aussi à une intervention militaire sur le terrain pour rétablir l'ordre. Une position appuyée par le secrétaire général António Guterres.
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Brian Nichols dit s'attendre à ce qu'une résolution de l'ONU soit adoptée au début du mois de novembre et qu'un autre État prenne les commandes de l'opération.
«Il y a une foule de pays qui ont les capacités de faire ça, dont le Canada», a-t-il dit en citant l'expertise canadienne en matière de développement, les ressources de la GRC et des «Forces armées très efficaces».
Malgré tout, le gouvernement Trudeau demeure très flou sur ses intentions de déployer des militaires alors que les généraux dénoncent une pénurie de personnel.
La semaine dernière, la ministre de la Défense Anita Anand a mentionné que le Canada pourrait jouer un rôle dans l'intervention en envoyant de l'aide en Haïti. Elle a cependant fait preuve de prudence avant de s'engager.
Mercredi, Mélanie Joly n'a pas fait mention de militaires en parlant d'Haïti. Elle a plutôt prévenu que le Canada sévirait contre les personnes qui profitent de la situation chaotique.
Elle a aussi insisté sur l'importance de collaborer avec le peuple haïtien pour trouver une solution de sortie de crise qui leur convient.
Par ailleurs, la ministre Joly a indiqué qu'Ottawa et Washington veulent être sur la même longueur d'onde en prévision de deux importants sommets le mois prochain. D'abord celui du G20, puis celui de la Coopération économique Asie-Pacifique.
«Nous voulons nous assurer de renforcer nos liens avec les Américains, a-t-elle dit. C'est le temps de s'asseoir et de s'organiser en vue de ces importantes rencontres.»
Vendredi, Mme Joly accueillera M. Blinken dans sa ville natale, Montréal, pour discuter de commerce et visiter une usine de recyclage de lithium.
Brian Nichols a précisé que l'objectif de cette visite est de mettre en lumière l'industrie automobile de part et d'autre de la frontière et de la faire passer dans l'ère des véhicules électriques.
Il s'agit de la première visite officielle de M. Blinken au Canada depuis sa nomination en janvier 2021.