Le Tribunal administratif du travail (TAT) continue de blâmer le Réseau de transport de la Capitale (RTC) pour avoir adopté des comportements antisyndicaux. On estime que la société de transport a délibérément entravé les activités du syndicat.
Dans son jugement, le Tribunal avance qu’en suspendant le président du syndicat des employés d’entretien, Nicolas Louazel, le RTC a sciemment désorganisé et affaiblit le syndicat et avait l’intention de porter atteinte à sa réputation et à sa crédibilité.
Le syndicat rapporte par voie de communiqué que le RTC sera donc obligé de verser 5000 $ à M. Louazel afin de notamment rembourser les jours de suspension non payés et 10 000$ au syndicat pour dommages punitifs.
Le RTC dit avoir pris acte «des conclusions du TAT» dans une réponse par courriel et affirme «prendre ses obligations légales en matière de climat de travail très au sérieux». «Nous continuerons d’agir afin d’offrir un climat de travail sain et respectueux pour l’ensemble de nos employés», indique le RTC.
M. Louazel avait été suspendu sans salaire pendant cinq jours l’été dernier, alors qu’il était en pleine préparation en vue des négociations avec le RTC. Pendant sa suspension l’accès aux locaux du syndicat lui avait été interdit.
De son côté, le RTC avait assuré que la suspension était justifiée par le comportement inapproprié du président du syndicat. Le RTC allègue que M. Louazel avait fait preuve de harcèlement psychologique et de comportements arrogants, agressifs et intimidateurs.
Des dépenses en frais d'avocat dénoncés
Dans un communiqué publié lundi, le syndicat déplore, en se basant sur les données de demandes d’accès à l’information, que le RTC a dépensé plusieurs centaines de milliers de dollars en frais juridiques depuis 2024 dans le cadre de plaintes envers les différents syndicats.
La plainte qui visait la présidente du Syndicat du transport public du Québec Métropolitain, Hélène Fortin, a coûté plus de 200 000 $.
Mme Fortin a répliqué dans le communiqué que cela démontre qu’«il y a un réel problème au niveau de l’administration au RTC».
M. Louazel a déclaré que les «attaques judiciaires très coûteuses du RTC» ne servent pas la population.
«Ça ne fait qu’envenimer le climat à la table de négociation. On se demande s’il y a vraiment de la bonne volonté du côté de l’employeur», a-t-il dénoncé.
Les négociations entre le RTC et le syndicat des employés d’entretien reprendront le 4 août. Le syndicat espère en venir à un règlement avant la rentrée scolaire.
-Avec de l'information de Laurence Royer

