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La Grande-Bretagne cherche à resserrer ses liens avec le Canada alors qu'elle remodèle sa politique étrangère à la suite de son départ de l'Union européenne, mais Londres cherche également à Ottawa pour augmenter ses dépenses de défense.
«Les démocraties doivent collaborer et surpasser les pays qui pourraient essayer de déstabiliser l'ordre mondial», a déclaré en entrevue la haute-commissaire britannique au Canada, Susannah Goshko.
Le Royaume-Uni a mis à jour ses politiques de sécurité nationale et d'affaires étrangères le mois dernier, à la suite des incertitudes causées par le «Brexit» et par la direction échevelée des premiers ministres Liz Truss et Boris Johnson.
Le nouveau plan définit les priorités du Royaume-Uni jusqu'en 2030, ce qui inclut la multiplication des liens avec le Canada sur un éventail de sujets, de l'intelligence artificielle aux sanctions.
Selon Mme Goshko, un objectif majeur sera d'intensifier la recherche scientifique et de travailler sur les chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques.
Cela signifie faire équipe dans le cadre de projets concernant l’intelligence artificielle et partager l'expertise en matière de recyclage. C'est aussi travailler ensemble pour obtenir les minéraux nécessaires aux véhicules électriques.
«Le Canada possède des masses de ces gisements. Nous avons la ville de Londres qui sait comment financer ce genre d'initiatives. Il y a là une opportunité», a-t-elle fait valoir.
En mars, le gouvernement du Royaume-Uni a accueilli une délégation d'experts métis et de Premières Nations en gestion de l'environnement, pour aider à élaborer l'approche de Londres en matière de cadres de gouvernance environnementale et sociale qui guideront les investissements dans des projets visant à atteindre la carboneutralité.
Au-delà de la science, Goshko dit que la Grande-Bretagne veut être un joueur d'équipe pour les pays qui épousent la démocratie, comme alternative à un autoritarisme croissant.
La stratégie du Royaume-Uni désigne le Canada comme un partenaire pour «résister à la coercition économique» grâce au libre-échange et à une concurrence loyale.
Il indique également que «le virage indo-pacifique» de la Grande-Bretagne s'aligne sur la stratégie que le Canada a publiée en novembre dernier pour la région.
Ottawa cherche à limiter les partenariats avec Beijing et à nouer des liens avec d'autres pays pour contrebalancer l'influence croissante de la Chine.
Une Chine en plein essor est l'une des raisons pour lesquelles la Grande-Bretagne est sur la bonne voie pour augmenter ses dépenses militaires au-dessus de l'objectif de 2 % du produit intérieur brut fixé pour les membres de l'OTAN.
La Grande-Bretagne s'en est généralement tenue à ce minimum, mais prévoit maintenant atteindre 2,5 %. Ces dépenses supplémentaires serviraient en partie à remplacer l'équipement envoyé en Ukraine, ainsi qu'à un accord militaire avec l'Australie et les États-Unis, connu sous le nom d'AUKUS.
Le Canada n'a pas atteint le minimum de 2 % depuis les années 1980, et une récente fuite dans les médias a laissé entendre que le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada n'atteindrait jamais cet objectif. Cette question continue d'irriter les pays alliés, dont la Grande-Bretagne.
«Nous avons toujours été très clairs sur le fait que l'OTAN est vraiment importante pour l'ensemble de notre sécurité collective. Et nous sommes très clairs sur le fait que nous encouragerions tous les pays à respecter leurs engagements de dépenses», a souligné Mme Goshko.