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Les déclarations de Pablo Rodriguez lui ont voulu les railleries des caquistes.
Le débat constitutionnel continue de faire rage à l’Assemblée nationale. Alors que le leader libéral, Pablo Rodriguez, ouvre la porte à signer la constitution canadienne, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, soutient que le régime fédéral est «illégitime».
«Un jour, lorsque les demandes du Québec seront acceptées, oui. (...) C'est important parce qu'on fait partie du Canada et je pense que c'est un souhait des Québécois», a dit Pablo Rodriguez en point de presse mardi à l’Assemblée nationale.
Le chef libéral a toutefois ajouté que ce n’était pas la priorité à l’heure actuelle.
L'ex-premier ministre libéral Philippe Couillard voulait que le Québec signe la constitution. Ses démarches n’ont finalement pas abouti. Par la suite, le Parti libéral du Québec (PLQ) a mis cette idée au rancart.
Les déclarations de Pablo Rodriguez lui ont voulu les railleries des caquistes.
Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, s’est dit «éberlué» par la volonté du chef libéral de signer la constitution.
«Il renie l'héritage de Robert Bourassa, de Jean Charest et de Philippe Couillard. Il renie l’héritage et l'histoire du Parti libéral du Québec en disant vouloir signer une constitution canadienne. M. Rodriguez n'est plus à Ottawa, il est à Québec», a-t-il lancé en mêlée de presse mardi à l'Assemblée nationale.
«Je pense que M. Rodriguez fait un drôle de choix. Il rompt avec le passé. Ça va être à lui à se défendre devant les Québécois», a affirmé le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge.
De son côté, Paul St-Pierre Plamondon a affirmé que le régime fédéral est «né d'une loi britannique, purement coloniale en 1867, sans le consentement démocratique des Québécois».
Il a rappelé que le Québec n’a pas signé la constitution canadienne lors de son rapatriement en 1982.
Paul St-Pierre Plamondon s’est fait questionner en point de presse mardi à l’Assemblée nationale à savoir s’il comptait respecter la Loi sur la clarté référendaire avec son troisième référendum.
«C’est juste pas légitime. Je n'embarquerai pas dans des manœuvres qui, essentiellement, sont là pour nier le droit démocratique des Québécois de s'autodéterminer», a-t-il dit.
«Le Québec a déjà répondu à cette Loi sur la clarté, donc l'Assemblée nationale a réitéré son droit de s'autodéterminer. Et ça vient du droit international. C'est le droit des peuples de s'autodéterminer», a ajouté le chef péquiste.
La Loi sur la clarté référendaire a été adoptée par les libéraux fédéraux en 2000. Elle affirme notamment qu’en cas de référendum sur la souveraineté d’une province, la Chambre des communes détermine si la question et le résultat du vote sont suffisamment clairs.
À Ottawa, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a qualifié cette loi d’«illégitime».
«Si un Non à 50 % plus 1 est un Non valable, bien un Oui à 50 % plus 1 est un Oui valable quoi qu'en ait dit Stéphane Dion et les autres qui dansaient autour du feu du référendum volé de 1995», a-t-il affirmé mardi à la Chambre des communes.
Québec solidaire (QS) considère que la constitution canadienne est «illégitime».
«Elle a été écrite dans le bureau de quelques messieurs misogynes, patriarcaux et très riches. Donc c'est sûr que c’est une constitution totalement illégitime, ne serait-ce que pour les Premières Nations. Ils ont été tassés bassement», a affirmé la porte-parole Ruba Ghazal.