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Un affrontement se dessine entre le ministre de la Santé, Christian Dubé, et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).
La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) accuse le gouvernement Legault de vouloir partir « en guerre » contre les médecins, alors qu’elle affirme de son côté avoir toujours été de bonne foi.
*Voyez l'entrevue qu'a accordée au Fil 17 h la Dre Claudel Pétrin-Desrosiers, elle-même médecin de famille, à propos de ce projet de loi 11 très controversé. Elle y explique que le gouvernement souhaitait bonifer l'accès aux services pour les 900 000 Québécois à la recherche d'un médecin en créant, entre autres, un système de prise de rendez-vous qui permettrait une consultation dans un délai de 36 heures. Plusieurs réserves ont toutefois été émises par les omnipaticiens. Ces derniers se demandent maintenant s'il ne faudrait pas plutôt «réinventer la première ligne», comme le mentionne la Dre Pétrin-Desrosiers, en intégrant d'autres professionels de la santé pour éviter de mettre toute la pression sur les médecins de famille.
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Mardi, au premier jour des consultations publiques sur le projet de loi 11, qui vise à augmenter l’offre de services en première ligne, le président de la FMOQ, Marc-André Amyot, n’a pas mâché ses mots.
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Il a demandé le retrait pur et simple du projet de loi, qu’il considère un « abus de pouvoir » qui relève d’une « décision gouvernementale incompréhensible » et d’un « choix politique irresponsable ».
Au cœur du débat, le désir du gouvernement de s’attaquer à la liste d’attente de plus de 800 000 Québécois inscrits au Guichet d’accès à un médecin de famille.
Pour y arriver, le projet de loi 11 prévoit plusieurs dispositions pour mieux connaître l’emploi du temps des omnipraticiens.
« Le mépris que leur signifie le gouvernement avec la présentation du projet de loi 11 constitue pour tous les médecins de famille une véritable gifle », écrit le Dr Amyot dans son mémoire.
La FMOQ reconnaît qu’il existe un important problème d’accès à un médecin de famille en première ligne au Québec. Toutefois, elle soutient que la solution passe par une entente négociée.
Elle affirme avoir proposé en juillet dernier un nouveau modèle d’inscription des patients non pas à un médecin, mais plutôt à des groupes de médecins, dans une perspective d’interdisciplinarité.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, l’aura finalement balayé du revers de la main afin de présenter une pièce législative « insidieuse » et punitive, dénonce le Dr Amyot.
« Le gouvernement sous-estime actuellement l’ampleur de l’exaspération et du découragement qui habitent les médecins de famille », prévient-il.
Il anticipe des conséquences sur l’attractivité de la profession auprès des étudiants en médecine.
« Le gouvernement du Québec ne fera pas des médecins de famille des boucs émissaires, a martelé le Dr Amyot. Ses mesures punitives (...) ne susciteront jamais l’engagement des médecins. »
Appelé à commenter, M. Dubé a déclaré que la forte réaction des médecins de famille est une réaction « tout à fait normale » devant le changement.
« Toutes personnes, lorsqu’on les met devant des changements, ont cette réaction-là initiale.»
Il a répété que le projet de loi n’en était pas un de « punition », mais bien de « gestion ». « Je crois qu’on doit rassurer les gens qu’on a un seul objectif: c’est que chacun des Québécois ait un médecin de famille », a-t-il déclaré.