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Le président Lula oppose son veto à des parts d'un projet de loi sur l'environnement

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f6b77ca4e2139b70b04094e6dd60ba4c20d0d048e6855ad1c09cc933a0799b95.jpg Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva assiste à un événement au palais présidentiel Planalto à Brasilia, au Brésil, le mercredi 23 juillet 2025. (Eraldo Peres | Associated Press)

Vendredi, le président brésilien a opposé son veto à certaines parties d'un projet de loi du Congrès visant à réformer les règles d'octroi de licences environnementales dans le pays. Ce projet de loi, soutenu par l'opposition de droite, entraverait, selon les écologistes, les efforts de protection de zones sensibles comme la forêt amazonienne.

Luiz Inácio Lula da Silva a rejeté 63 des 400 mesures de ce projet de loi controversé, a indiqué le gouvernement. L'importance de ces vetos sera toutefois plus claire une fois le projet de loi publié au Journal officiel et entré en vigueur.

Les partisans de M. Lula et les écologistes avaient qualifié ce projet de loi de «projet de loi de dévastation», tandis que les alliés de l'ancien président Jair Bolsonaro - assigné à résidence pour des accusations liées à un complot présumé de coup d'État - avaient fait pression pour son approbation par le Congrès.

Les opposants ont fait valoir que le projet de loi compromettait les garanties et nuisait à la crédibilité du Brésil à l'approche des négociations climatiques de l'ONU en novembre.

Les groupes de protection de l'environnement ont salué les vetos du président, même si le Congrès peut encore prendre des mesures pour les contourner et introduire de nouvelles lois.

Lors d'une conférence de presse au palais présidentiel, plusieurs ministres ont salué les changements apportés par M. Lula, affirmant qu'il avait rejeté des parties de la législation qui permettraient d'accélérer l'approbation des projets en Amazonie et restreint l'autorité des agences fédérales en matière de délivrance de licences.

Seules les entreprises à «faible potentiel polluant» bénéficieront de cette procédure accélérée, ont affirmé les ministres.

On ignorait dans l'immédiat si M. Lula avait opposé son veto à une mesure de modernisation des routes existantes sans contrôle, ce qui pourrait permettre le pavage de l'intégralité de l'autoroute d'environ 900 kilomètres traversant l'Amazonie occidentale.

Le président brésilien ne dispose pas de la majorité au Congrès, où les alliés de M. Bolsonaro se rangent souvent du côté des modérés pour faire adopter des lois conservatrices.

«Nous comprenons que nous maintenons un dialogue avec le Congrès et que nous veillons à l'intégrité de l'octroi des licences environnementales», a déclaré la ministre de l'Environnement, Marina Silva.

«C'est fondamental pour la protection de l'environnement dans un contexte de crise climatique, de perte de biodiversité et de désertification», a-t-elle ajouté. M. Lula avait déjà évoqué la possibilité d'opposer son veto à certaines parties du projet de loi après son adoption par le Congrès le mois dernier. La Chambre basse du Brésil a approuvé le texte par 267 voix contre 116 en juillet, portant un coup dur à M. Lula après que plusieurs modérés se soient rangés du côté de l'opposition brésilienne.

Le président brésilien, homme de gauche âgé de 79 ans et confronté à une impopularité accrue, a vu son soutien dans les sondages grimper après que le président américain Donald Trump a imposé des droits de douane de 50 % sur les importations brésiliennes.

Donald Trump, allié de M. Bolsonaro, a imposé ces droits de douane à cause de la tenue du procès de l'ancien président brésilien, qu'il a qualifié de «chasse aux sorcières» et a exigé la fin des procédures.

Miriam Belchior, fonctionnaire du cabinet du chef de cabinet du Brésil, a souligné que les vetos de M. Lula protégeraient les «droits des peuples autochtones et des communautés descendantes d'esclaves, et intégreraient des mécanismes permettant d'accélérer l'octroi des licences, sans nuire» aux ressources naturelles du Brésil. «C'est une victoire pour la société», a déclaré Malu Ribeiro, directrice de l'association SOS Atlantica.

L'un des vetos de M. Lula concerne également la protection d'une autre zone menacée, la forêt atlantique brésilienne, au cœur des travaux du groupe de Mme Ribeiro. Sans ces vetos, a-t-elle ajouté, les efforts de «tous ceux qui défendent ce trésor national» auraient été gravement compromis.