Début du contenu principal.
Il n'y a pas beaucoup de suspense sur le résultat, M. Tebboune étant censé gagner facilement.
Les Algériens ont voté samedi pour déterminer si le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, obtiendra un nouveau mandat, cinq ans après que des manifestations pro-démocratie ont poussé l'armée à destituer le président précédent après deux décennies au pouvoir.
Il n'y a pas beaucoup de suspense sur le résultat, M. Tebboune étant censé gagner facilement. La question est plutôt de savoir combien d'électeurs ont voté.
Après avoir déposé son bulletin de vote, il a déclaré qu'il espérait que «le vainqueur, quel qu'il soit, poursuivra le chemin vers un point de non-retour dans la construction de la démocratie».
Les bureaux de vote sont maintenant fermés. Le décompte des voix est en cours.
Les partisans et les rivaux de M. Tebboune ont tous exhorté les Algériens à voter après que les boycottages et les taux d'abstention élevés lors des élections précédentes ont entaché la capacité du gouvernement à soutirer le soutien populaire.
Tout au long de la journée, de nombreux bureaux de vote étaient en grande partie vides, à l'exception des dizaines de policiers en poste.
Les bureaux de vote sont restés ouverts jusqu'à 21 h, heure locale. Les autorités ont prolongé la période de vote pour répondre aux inquiétudes selon lesquelles les gens n'auraient pas voté dans certaines parties du pays en raison de la chaleur extrême. À minuit, heure locale, le taux de participation était de 48 % en Algérie et de 19,6 % dans les circonscriptions à l'étranger, dépassant ainsi l'élection présidentielle de 2019, où 39,9 % des électeurs s'étaient rendus aux urnes.
Les résultats préliminaires sont attendus d’ici dimanche matin.
L'Algérie est le plus grand pays d'Afrique et le deuxième plus peuplé, après l'Afrique du Sud, avec près de 45 millions d'habitants, à organiser des élections présidentielles en 2024 - une année au cours de laquelle plus de 50 élections se déroulent dans le monde, englobant plus de la moitié de la population mondiale.
La campagne - reprogrammée plus tôt cette année pour se dérouler pendant l'été chaud de l'Afrique du Nord - a été caractérisée par l'apathie de la population, qui continue d'être en proie à un coût de la vie élevé et à une sécheresse qui a entraîné des pénuries d'eau dans certaines parties du pays.
«Tonton Tebboune», comme l’a surnommé son équipe de campagne, a été élu en décembre 2019 après près d’un an de manifestations hebdomadaires du Hirak exigeant la démission de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika.
Les revendications ont été satisfaites lorsque M. Bouteflika a démissionné et a été remplacé par un gouvernement intérimaire composé de ses anciens alliés, qui a appelé à des élections plus tard dans l’année.
Les manifestants se sont opposés à la tenue d’élections si tôt, craignant que les candidats en lice soient proches de l’ancien régime et fassent dérailler les rêves d’un État civilisé et non militaire.
M. Tebboune, un ancien premier ministre considéré comme proche de l’armée, a alors gagné, mais sa victoire a été entachée par les boycottages et le tumulte le jour du scrutin.
Tout au long de son mandat, il a utilisé les revenus du pétrole et du gaz pour augmenter certaines prestations sociales – notamment l’assurance-chômage ainsi que les salaires et les régimes de retraite du secteur public – afin de calmer le mécontentement.
De nombreux Algériens ne sont toujours pas convaincus que ces élections provoquent un vent de changement.
Des militants et des organisations internationales, dont Amnistie internationale, ont dénoncé la façon dont les autorités continuent de poursuivre les personnes impliquées dans les partis d’opposition, les organisations médiatiques et les groupes de la société civile.
«Les Algériens se fichent complètement de cette élection bidon», a affirmé l’ancien leader du Hirak, Hakim Addad, qui a été interdit de participer à la vie politique il y a trois ans. «La crise politique persistera tant que le régime restera en place. Le Hirak a parlé», a-t-il ajouté.
Vingt-six candidats ont soumis des documents pour se présenter à l’élection, mais seulement deux ont finalement été approuvés pour affronter le président sortant.
Tous deux ont évité de critiquer directement M. Tebboune pendant la campagne et, comme lui, ont mis l’accent sur la participation électorale.
Il s'agit d'Abdelali Hassani Cherif, 57 ans, chef du parti islamiste Mouvement pour la société pour la paix, et de Youcef Aouchiche, 41 ans, ancien journaliste membre du Front des forces socialistes.