Début du contenu principal.
Les responsables électoraux ont rapporté que moins de six millions des 24 millions d'électeurs du pays s'étaient rendus aux urnes samedi.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a été désigné vainqueur de l'élection présidentielle, ce qui lui permet de briguer un nouveau mandat à la tête de ce pays du Maghreb riche en pétrole, cinq ans après que des manifestations pro-démocratie ont conduit à l'éviction de son prédécesseur.
Dans un résultat qui a surpris peu d'observateurs internationaux ou algériens, l'autorité électorale indépendante du pays a annoncé dimanche que M. Tebboune avait remporté 94 % des voix, devançant de loin ses adversaires, l'islamiste Abdelali Hassani Cherif, qui n'a obtenu que 3 % des votes et le socialiste Youssef Aouchiche, qui n'a obtenu que 2,1 %.
Les responsables électoraux ont rapporté que moins de six millions des 24 millions d'électeurs du pays s'étaient rendus aux urnes samedi, perpétuant les faibles taux de participation qui ont entaché le premier mandat de M. Tebboune et qui ont soulevé des questions sur sa véritable popularité.
La part totale des voix de M. Tebboune est bien supérieure aux 87 % remportés par Vladimir Poutine aux élections de mars en Russie et aux 92 % obtenus par Ilham Aliyev aux élections de février en Azerbaïdjan. Les observateurs indépendants n'ont été autorisés ni en Russie ni en Algérie.
La marge de victoire de M. Tebboune dépasse de loin sa victoire de 2019, lorsqu'il avait remporté 58 % des voix et son plus proche adversaire 17 %.
Les autorités n'avaient pas encore annoncé les chiffres officiels de participation dimanche après-midi. Les totaux préliminaires ne correspondent pas aux chiffres provisoires de participation annoncés tard dans la nuit de samedi, lorsque l'autorité électorale a déclaré que la participation avait été de 48 % en Algérie et de 19,6 % dans les bureaux de vote à l'étranger.
L'Algérie est le plus grand pays d'Afrique par sa superficie. Avec près de 45 millions d'habitants, c'est le deuxième pays le plus peuplé du continent après l'Afrique du Sud à organiser des élections présidentielles en 2024 - une année au cours de laquelle plus de 50 élections se déroulent dans le monde, englobant plus de la moitié de la population mondiale.
Tout au long de la campagne, des militants et des organisations internationales, dont Amnistie internationale, ont dénoncé l'atmosphère répressive de la campagne ainsi que le harcèlement et les poursuites judiciaires contre les personnes impliquées dans les partis d'opposition, les organisations médiatiques et les groupes de la société civile. Certains ont dénoncé cette élection comme un exercice d’approbation automatique qui ne peut que consolider le statu quo.
Mais M. Tebboune et ses deux adversaires ont tous appelé à la participation politique et ont spécifiquement essayé de rejoindre la jeunesse algérienne, qui constitue la majorité de la population et qui souffre de manière disproportionnée de la pauvreté et du chômage.
Près de la moitié des électeurs du pays ont voté, a déclaré l'Autorité nationale indépendante des élections, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote. Ce chiffre provisoire dépasse le taux de participation d'il y a cinq ans, lorsque Abdelmadjid Tebboune avait remporté son premier mandat présidentiel lors d'une course largement boycottée par les manifestants pro-démocratie.
Avant que les autorités n’annoncent la victoire écrasante de M. Tebboune, ses adversaires se sont plaints des retards et ont dénoncé des irrégularités dans la manière dont les registres ont été communiqués au public et aux bureaux de campagne des candidats.
Dans un communiqué publié dimanche, le directeur de campagne de l’islamiste Abdelaali Hassani Cherif, Ahmed Sadok, a attiré l’attention sur ce délai et a affirmé qu’il n’y avait pas eu de remise des registres de tri des votes aux représentants des candidats. Il a déclaré que le Mouvement de la société pour la paix, le parti islamiste modéré de M. Cherif, avait enregistré des cas de vote par procuration et des pressions exercées sur les agents électoraux pour gonfler certains chiffres, qu'il n'a pas précisés.