Le Canada a dévoilé ses priorités pour le sommet des dirigeants du G7, à seulement une semaine de son ouverture en Alberta, alors que le gouvernement défend sa décision d'inviter l'Inde à participer au sommet.
Le bureau du premier ministre Mark Carney a déclaré que la priorité absolue d'Ottawa pour le sommet sera de renforcer la paix et la sécurité mondiales, ce qui comprend la lutte contre l'ingérence étrangère et la criminalité transnationale, ainsi que l'amélioration des interventions en cas d'incendies de forêt.
Son cabinet a également indiqué que le Canada s'attachera à stimuler la croissance économique en améliorant la sécurité énergétique, en renforçant les chaînes d'approvisionnement en minéraux essentiels et en accélérant l'utilisation de l'intelligence artificielle.
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Enfin, le Canada discutera de la création d'emplois en établissant des partenariats pour ouvrir de nouveaux marchés et générer d'importants investissements dans les infrastructures.
En outre, le pays prévoit de profiter de l'invitation de ses invités extérieurs au groupe pour discuter des moyens d'assurer une paix durable en Ukraine et de «former des coalitions avec des partenaires fiables».
M. Carney accueillera le sommet à Kananaskis, en Alberta, du 15 au 17 juin, et recevra le président américain Donald Trump, qui effectuera sa première visite au Canada depuis son entrée en fonction.
Le Canada s'attend à accueillir les dirigeants des autres démocraties libérales qui composent le G7 : le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, le Japon, l'Italie et l'Union européenne.
Selon les analystes, ce sommet a été organisé dans l'urgence, Ottawa ayant choisi la date de juin il y a plusieurs mois, avant la démission de l'ancien premier ministre Justin Trudeau et la campagne électorale fédérale, qui ralentit traditionnellement le travail dans la fonction publique.
Outre les membres du G7, le pays hôte peut inviter d'autres dirigeants afin de donner la parole aux nations prioritaires lors du sommet.
M. Carney a révélé vendredi qu'il avait invité le Premier ministre indien Narendra Modi, malgré les accusations portées par la GRC contre New Delhi pour des actes de meurtre, d'extorsion et de coercition à grande échelle, principalement à l'encontre de militants sikhs au Canada, y compris un assassinat près de Vancouver il y a deux ans.
Au moins quatre autres dirigeants internationaux ont accepté leur invitation à Kananaskis: le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le premier ministre australien Anthony Albanese, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a déclaré qu'elle examinait l'invitation du Canada.
Le NPD et les principaux groupes sikhs du Canada ont condamné la décision de Carney d'inviter Modi, arguant que cette décision fait passer les préoccupations économiques avant les droits de la personne. D'autres ont déclaré qu'il était temps pour le Canada de gérer les questions de sécurité dans le cadre d'un processus structuré avec l'Inde et de ne pas laisser les allégations criminelles et les préoccupations de l'Inde concernant le séparatisme sikh dominer les relations bilatérales.
Lors d'une conférence de presse virtuelle samedi, la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a souligné que son gouvernement « ne compromettra pas » l'enquête de la GRC sur les allégations de criminalité commises par des agents indiens.
« Le fait que les dirigeants de plusieurs pays aient été invités à cette réunion ne diminue en rien, et ne devrait pas diminuer, l'importance de l'enquête indépendante en cours et les considérations relatives à l'état de droit, qui sont absolument primordiales », a-t-elle déclaré.
Mme Anand a précisé que c'était M. Carney qui décidait quels pays recevraient une invitation, et elle est restée discrète sur les critères utilisés par Ottawa pour choisir les dirigeants à inviter.
«La réunion permettra aux dirigeants mondiaux de discuter de questions d'intérêt mondial, ce qui est l'objectif général de cette réunion, et nous sommes honorés de pouvoir inviter des dirigeants dans notre pays.»
«Le premier ministre accueillera ces dirigeants pour une discussion sur des questions très graves qui touchent l'économie mondiale et l'environnement géostratégique.»

