Début du contenu principal.
Malgré les pressions de tous les partis d’opposition, le Dr Luc Boileau refuse de se prononcer sur la validité d’une contribution santé proposée par la Coalition avenir Québec (CAQ) pour forcer les réfractaires à se faire vacciner.
Jeudi, les députés du Parti québécois (PQ), qui étaient réunis en caucus processionnel, ont à leur tour sollicité l’avis du directeur national de santé publique pour qu’il dise s’il y a une « quelconque utilité à cette mesure-là ».
À lire également - Les avis du conseiller en santé d'Éric Duhaime contrastent avec celle de son chef
« On veut que les mesures soient en fonction de sortir de la crise sanitaire », a déclaré le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qui soupçonne la CAQ de consulter ses « sondages internes » pour faire ce qui est populaire.
Lors d’une conférence de presse à Montréal, jeudi après-midi, le Dr Boileau s’est fait poser la question à deux reprises, à savoir si la Santé publique était en faveur de l’imposition d’une taxe santé aux non-vaccinés.
Sans trop s’avancer, l’expert en santé publique a d’abord fait valoir que « toutes les mesures qui peuvent être prises pour accentuer l’élan vers la vaccination sont les bienvenues ».
Mais, a-t-il enchaîné, « il s’agit d’une mesure économique et moi, je préfère ne pas commenter sur les mesures économiques. Ça ne relève pas de l’expertise de la Santé publique; (…) c’est une mesure fiscale ».
Mardi, en conférence de presse aux côtés du premier ministre François Legault, le Dr Boileau avait été encore moins loquace, répondant simplement ne pas avoir réfléchi à la question de la taxe santé.
Il a plaidé que la Santé publique n’était pas là pour « prendre position sur tous les aspects qui touchent (…) toutes les politiques » du gouvernement, et que son rôle en était plutôt un d’accompagnateur.
Le Dr Boileau avait également argué qu’il était « très pris sur la gestion de la pandémie » et qu’il ne regardait pas en ce moment « autres choses ».
Pourtant, le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS) exhortent également le directeur national de santé publique à se prononcer sur la taxe santé.
Alors qu’ils attendent le dépôt d’un projet de loi, les partis d’opposition ont tous dit s’interroger sur les enjeux notamment d’éthique et d’équité soulevées par l’idée du premier ministre.
Le 11 janvier dernier, François Legault avait exprimé en conférence de presse son ras-le-bol de voir les non-vaccinés engorger les hôpitaux du Québec.
Il avait annoncé que tous les adultes qui refusaient de se faire vacciner allaient payer une contribution santé d’un montant « significatif », avant de préciser plus tard qu’il excluait les personnes les plus vulnérables.
« L’impression que nous avons (…) c’est que la taxe vaccin, c’est plus une mesure politique qu’une mesure de santé publique », a déclaré le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.
« C’est pour ça que c’est important d’entendre le Dr Boileau », a-t-il ajouté.