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Une nouvelle étude semble démontrer que la concentration de spermatozoïdes a diminué de 50% au cours des 50 dernières années dans le monde.
De nouvelles données semblent démontrer que la concentration de spermatozoïdes a bel et bien diminué de près de 50% au cours des 50 dernières années dans le monde, selon une mise à jour d'une étude initialement parue en 2017.
Si les résultats relancent le débat sur la fertilité masculine, des scientifiques soulignent que les conclusions de cette vaste étude pourraient être un indicateur de la santé des hommes en général.
«L’une des fonctions fondamentales de toute espèce est la reproduction. S’il y a un signal indiquant que la reproduction est en déclin [...] c’est une découverte très importante», a expliqué le Dr Michael Eisenberg, un urologue de Stanford Medicine qui n'a pas participé à l'étude. «Il existe un lien étroit entre la santé reproductive d’un homme et sa santé globale. Cela pourrait indiquer que nous ne sommes peut-être plus en aussi bonne santé qu’auparavant», a ajouté l’expert.
La nouvelle analyse met à jour une étude publiée en 2017 et inclut pour la première fois de nouvelles données d'Amérique centrale et du Sud, d'Asie et d'Afrique. Elle a été publiée dans la revue Human Reproduction Update.
En résumé, les scientifiques démontrent que le nombre de spermatozoïdes a chuté de plus de 1% par an de 1973 à 2018. «Les données suggèrent que ce déclin mondial se poursuit au XXIe siècle à un rythme accéléré», font savoir les experts qui ont participé aux recherches.
L'étude affirme que le nombre moyen de spermatozoïdes serait passé de 104 millions à 49 millions par millilitre de 1973 à 2019.
Certains experts demeurent toutefois sceptiques quant aux résultats, même s’ils reconnaissent que l’étude a été effectuée dans les règles de l’art.
Le Dr Pastuczak, chirurgien et professeur adjoint à la faculté de médecine de l’Université de l’Utah à Salt Lake City, mentionne que certaines régions du monde, comme le nord de l’Europe, enregistrent une hausse dans le nombre de spermatozoïdes et que certaines données reposent sur une méthode d’analyse qui diffère avec le temps.
«La façon dont l’analyse du sperme est effectuée a changé au fil des décennies [...] Elle s’est améliorée et est devenue plus standardisée, mais pas parfaitement», a expliqué le Dr Alexander Pastuczak. Ce dernier n’a d'ailleurs pas participé à l'étude.
«Si vous deviez prélever le même échantillon de sperme pour faire une analyse des années 1960 et 70 par rapport à aujourd’hui, vous obtiendriez deux réponses différentes», a-t-il précisé.
Des données provenant de 53 pays ont été analysées.
L’étude n’a pas permis d’identifier quelles seraient les causes exactes du déclin. Mais les experts soulignent la nécessité de continuer les actions et les recherches afin de «prévenir de nouvelles perturbations de la santé reproductive» des hommes.
D'autres recherches menées par le principal auteur de l'étude, le Dr Hagai Levine, indiquent que le déclin pourrait survenir aussitôt que dans l'utérus de la mère.
«Nous savons que le stress de la mère, le tabagisme maternel et surtout l'exposition aux produits chimiques artificiels contenus dans le plastique perturbent le développement du système reproducteur masculin», a expliqué le Dr Levine.
Le style de vie peut aussi jouer un rôle important. Obésité, manque d'activité physique, régimes riches en aliments ultra-transformés peuvent tous être coupables, a-t-il ajouté.
D'après des informations de CNN