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Le PLQ veut améliorer le soutien aux familles touchées par le deuil périnatal

Au Québec, on estime que 23 000 familles sont touchées par ce drame chaque année.

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La députée Désirée McGraw, du Parti libéral du Québec, prend la parole lors de la période des questions à l'Assemblée nationale le 6 avril 2023. La députée Désirée McGraw, du Parti libéral du Québec, prend la parole lors de la période des questions à l'Assemblée nationale le 6 avril 2023. (Jacques Boissinot | La Presse canadienne)

La députée libérale Désirée McGraw s'est récemment adressée à la Commission de l'économie et du travail afin que soit mis en branle un mandat d'initiative pour réévaluer le soutien aux familles touchées par le deuil périnatal.

Au Québec, on estime que 23 000 familles sont touchées par ce drame chaque année. Selon des données de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), au cours des 20 premières semaines de grossesse, le risque d’avortement spontané [fausses couches] est de 15 à 20 %.

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Dans un communiqué publié mercredi, Mme McGraw dénonce le manque d’équité entre les congés et les prestations offertes aux parents qui subissent une perte dans les 19 premières semaines de grossesse par rapport à ceux qui y sont confrontés après la vingtième semaine.

Désirée McGraw déplore également le fait que le parent qui n'a pas porté l'enfant n’est éligible à aucune compensation provenant du Régime québécois d'assurance parental (RQAP) en cas de perte, que celle-ci survienne à tout moment durant la grossesse.

«Après 20 semaines, le père ou le coparent n'a droit qu'aux 2 journées de congé payées par l'employeur inscrites dans la loi sur les normes du travail, ainsi que 3 journées non rémunérées», explique-t-on.

«Enfin, si le bébé décède après sa naissance, les parents perdent des semaines de prestations du congé parental, ce qui crée une iniquité importante et laisse plusieurs familles sans soutien adéquat, tant sur le plan financier qu’émotionnel», déplore la porte-parole libérale.

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«Il est abondamment documenté que les familles qui vivent un deuil périnatal sont exposées à des conséquences psychosociales profondes, un isolement accru, ainsi que des impacts sur la santé mentale, conjugale et professionnelle. Comme législateur, il est impératif de réévaluer le soutien qui est offert à ces familles qui font face à un drame humain innommable»,souligne la députée libérale de Notre-Dame-de-Grâce.

Cette demande survient à quelques jours de la Journée québécoise de sensibilisation au deuil périnatal, le 15 octobre, dont Mme McGraw est l'instigatrice.

La demande de mandat d'initiative est d'ailleurs supportée par le Réseau des Centres de ressources périnatales du Québec (RCRPQ) et par la Table nationale de concertation sur le deuil périnatal.

«Ce mandat d’initiative est une réponse concrète à une demande maintes fois exprimée par les parents endeuillés. Il mérite l’appui de tous les parlementaires», fait notamment savoir la directrice générale du RCRPQ, Marie-Claude Dufour.

«Le deuil périnatal, c’est le deuil d’un avenir rêvé, de projets chéris, d’un rôle parental espéré. C’est une épreuve bouleversante, souvent invisible, qui touche profondément les deux parents. Il est temps que notre société reconnaisse pleinement cette réalité et leur offre un véritable congé, afin qu’ils puissent vivre leur deuil et se reconstruire ensemble.»
- Marie-Claude Dufour, directrice générale du RCRPQ et porte-parole de la Table nationale de concertation sur le deuil périnatal

La loi de Catherine

C'est en février 2024 que l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité le projet de loi de la députée libérale de Notre-Dame-de-Grâce, Désirée McGraw, faisant du 15 octobre la Journée québécoise de sensibilisation au deuil périnatal. 

Mme McGraw a choisi de porter le dossier puisque l'enjeu la touche personnellement.

«Notre famille, on a vécu plusieurs deuils périnataux, avait-elle expliqué au moment de l'adoption du projet de loi. «On a perdu notre bébé, Catherine, à 35 semaines de grossesse, quelques jours avant que j'étais "cédulée" pour avoir ma césarienne. [...] Pour moi et ma famille, c'est la loi de Catherine», a-t-elle ajouté, en soulignant qu'il est rare qu'un parti d'opposition réussisse à faire adopter un de ses projets de loi. 

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Par le le projet de loi 595, Mme McGraw souhaitait mieux faire connaître le deuil périnatal et sensibiliser la population à ses répercussions psychosociales. Elle souhaitait également amorce un changement au niveau des lois et améliorer la recherche sur le sujet ainsi que l'aide aux familles.

Vous vivez un deuil périnatal? Il existe de l’aide. Parents Orphelins Association québécoise des parents vivant un deuil périnatal.Tél. : 514 686-4880, ou sans frais : 1 844 DEUILBB (1 844 338-4522)www.parentsorphelins.org SOS Grossesse Tél. : 1 877 662-9666www.sosgrossesse.ca

Fondation Portraits d’étincelles Photographes professionnels qui offrent gratuitement de se rendre à l’hôpital afin de prendre des photos de l’enfant décédé.Tél. : 1 877 346-9940www.portraitsdetincelles.comSource : INSPQ

Avec des informations de La Presse canadienne.