Début du contenu principal.
À l'instar du Parti conservateur du Québec (PCQ) d'Éric Duhaime, un Parti libéral (PLQ).
À l'instar du Parti conservateur du Québec (PCQ) d'Éric Duhaime, un Parti libéral (PLQ) au pouvoir serait prêt à repousser l'interdiction de la vente de véhicules à essence au-delà de 2035.
Le gouvernement Legault est allé de l'avant avec un projet de règlement fixant cette échéance, mais le chef intérimaire libéral, Marc Tanguay, a laissé entendre que son parti pourrait faire fi de la cible de 2035, même si d'autres pays l'ont aussi adoptée dans le monde.
Il répondait ainsi à un sondage Synopsis, réalisé pour le compte de Cogeco, qui suggère que 54 % des personnes interviewées sont en désaccord avec cette cible.
«Si ce n'est pas réaliste, on va arrêter de s'entêter sur une cible de 2035», a-t-il déclaré en mêlée de presse mercredi matin au parlement.
«Ce n'est pas seulement au gouvernement, dans sa tour d'ivoire, de dire: la cible, c'est ça, il faut tout changer. Le gouvernement doit faire un état des lieux sur quel est le marché, quelle est la capacité de payer des citoyens et lui-même évaluer si sa cible est réaliste.»
Le PLQ enfourche donc le même cheval de bataille qu'Éric Duhaime. Le chef du PCQ avait lancé en août une campagne pour faire signer le mémoire qu'il allait déposer afin de s'opposer à l'objectif 2035.
«Il y a tellement de paramètres qu'aujourd'hui c'est utopique de dire que l'objectif est réaliste, il devient de plus en plus irréaliste», a pour sa part plaidé le député libéral Monsef Derraji, en faisant en allusion à l'élection présidentielle américaine et aux éventuels droits de douane qui pourraient être imposés aux constructeurs chinois de véhicules électriques.
«Il est certainement beaucoup trop tôt pour trancher la question, c'est un peu défaitiste d'annoncer l'échec déjà de l'échéancier 2035», a déclaré le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, en mêlée de presse, en réponse au PLQ.
Il a néanmoins lui-même concédé qu'il pourrait repousser l'échéancier.
«On l'a dit depuis le départ, on n'est pas dogmatique, si on se rend compte avec les années que le marché n'est pas prêt, on s'ajustera.»
Mais actuellement, les Québécois réclament des véhicules électriques et la transition se passe mieux ici que dans d'autres États fédérés en Amérique du Nord, a laissé entendre le ministre.
Le projet de règlement prévoit «de prohiber l’offre de vente ou de location, l’exposition pour fin de vente ou de location, la vente et la location, au Québec, de certains véhicules automobiles dont le poids nominal brut est inférieur à 4536 kg qui ne sont pas mus exclusivement au moyen d’un moteur électrique ou au moyen d’un autre mode de propulsion qui n’émet aucun polluant, et ce, à compter du 1er janvier 2035 pour certains d’entre eux et à compter de leur mise sur le marché pour certains autres».
La période de consultation suivant sa pré-publication est terminée depuis la fin d'août et une version finale tenant compte des commentaires reçus sera publiée ultérieurement.
L'interdiction de la vente des véhicules électriques s'inscrit dans l'objectif plus large du Québec d'atteindre la carboneutralité d'ici à 2050, conformément aux ententes internationales.
Selon l'inventaire des émissions de gaz à effet de serre du Québec de 2021, 42,6 % des émissions de GES du Québec proviennent du secteur des transports. Plus de la moitié de ces émissions proviennent des véhicules routiers légers, rappelle le ministère de l'Environnement.
Le Plan pour une économie verte du gouvernement vise à avoir deux millions de véhicules électriques sur les routes d'ici à 2030.