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L'ancien député libéral Han Dong soutient qu'il a rencontré des étudiants étrangers chinois dans un collège privé et les a encouragés à devenir membres du Parti libéral du Canada pendant sa course à l'investiture à Toronto en 2021.
M. Dong témoigne mardi aux audiences publiques de la Commission d'enquête sur l’ingérence étrangère dans les processus électoraux et les institutions démocratiques.
Le député fédéral a quitté le caucus libéral à la suite de reportages soutenant qu'il aurait volontairement participé à l'ingérence chinoise et qu'il aurait remporté son siège torontois avec l'aide de Pékin aux élections générales de 2019.
M. Dong, qui siège maintenant comme député indépendant aux Communes, nie ces allégations et il a intenté une poursuite contre Global News et sa société mère, Corus Entertainment.
Global alléguait dans ses reportages que des étudiants chinois munis de fausses adresses avaient été emmenés en autobus à l'assemblée d'investiture libérale dans la circonscription torontoise de Don Valley North et qu'ils avaient été contraints de voter pour la candidature de M. Dong s'ils ne voulaient pas perdre leur visa d'étudiant étranger.
M. Dong a admis mardi devant la commission qu'un autobus rempli d'étudiants étrangers s'était effectivement présenté pour voter lors de l'assemblée d'investiture, mais il n'a pas trouvé cela irrégulier à l'époque.
La présidente de la commission d'enquête, la juge Marie-Josée Hogue, de la Cour d'appel du Québec, entend mardi des témoignages sur les étudiants étrangers arrivés par autobus du collège Seneca afin de voter pour M. Dong lors de l'assemblée d'investiture à Toronto.
Plus tôt mardi, devant la commission, le directeur national du Parti libéral du Canada (PLC) a affirmé qu'il ne croyait pas que les courses à l'investiture soient particulièrement vulnérables à l'ingérence étrangère, malgré les irrégularités observées dans la nomination du candidat Dong à Toronto.
Le rapporteur spécial David Johnston avait constaté en mai 2023 dans son rapport que des «irrégularités» avaient été observées dans la nomination de M. Dong en 2019. M. Johnston faisait état de «soupçons bien fondés que les irrégularités étaient liées au consulat [chinois] de Toronto, avec lequel M. Dong entretient des liens».
Par contre, M. Johnston a précisé que «pendant l’examen des renseignements», il n’avait «pas trouvé de preuve selon laquelle M. Dong était au courant des irrégularités ou de l’implication possible du consulat (...) dans sa nomination».
Le directeur national du PLC, Azam Ishmael, a nié mardi toute irrégularité dans les procédures de nomination, malgré les conclusions contraires du rapporteur Johnston. «La seule chose qui me surprend un peu, c'est que cela a été organisé par le collège, puisqu'il s'agissait d'un événement politique partisan», a déclaré M. Ishmael.
Il n'est pas illégal pour des étudiants étrangers de voter lors d'une assemblée d'investiture libérale, pourvu qu'ils résident dans cette circonscription.
M. Ishmael a assuré que les règles et procédures de nomination au PLC étaient généralement efficaces pour éliminer les tentatives d'ingérence.
Les travaux de la commission d'enquête visent à identifier une possible ingérence étrangère de la Chine, de l'Inde, de la Russie ou d'autres pays lors des deux dernières élections générales fédérales.
La commission Hogue devrait entendre les témoignages d'une quarantaine de personnes, dont des membres de communautés culturelles, des représentants de partis politiques et des responsables des élections fédérales.
Le premier ministre Justin Trudeau, des ministres et divers hauts responsables du gouvernement devraient également témoigner aux audiences publiques, qui devraient se terminer le 10 avril. Un premier rapport sur les conclusions de la commission est attendu le 3 mai.
L'enquête de la commission Hogue s'orientera ensuite vers des questions politiques plus larges, en examinant la capacité du gouvernement à détecter, dissuader et contrer l'ingérence étrangère. Un rapport final est attendu d'ici la fin de l'année.